International
Commentaire

Contre-offensive en Ukraine: Poutine veut que nous fassions cette erreur

Ukraine: Poutine espère nous faire commettre cette erreur
Image: watson
Commentaire

Poutine espère nous faire commettre cette erreur

La propagande russe ne se privera pas de montrer en temps direct les pertes du camp adverse dans le but de désolidariser l'Occident de la cause du peuple ukrainien. La victoire de l'Ukraine n'est pas acquise. C'est pour cela qu'il faut faire preuve de patience. L'Europe joue gros.
13.06.2023, 18:5213.06.2023, 21:04
Plus de «International»

Les images de chars Leopard 2 et Bradley détruits par les forces russes ont fait le tour des réseaux sociaux, autant dire, du monde. Comme ce sont là les premiers clichés de la contre-offensive ukrainienne qui nous parviennent, le message envoyé est à l’avantage de la Russie. A l’origine de leur diffusion, cette dernière, par la voix de Poutine, en conclut que l’opération de reconquête est un échec.

👉Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine👈

Surtout, l’implicite étant toujours plus fort que l’explicite, le complotisme se retrouvant dans ce qui est prétendument caché ou minimisé, cela laisse supposer que le nec plus ultra du matériel terrestre occidental mis à la disposition des Ukrainiens pour bouter l’agresseur Russe hors de leur territoire, est vulnérable. Ce ne sont pas trois malheureux villages repris aux envahisseurs dans la région de Donetsk qui réussiront à dissiper l’image de blindés allemands et américains calcinés.

Ainsi la contre-offensive ukrainienne durera-t-elle plus d’un jour. La Russie mise sur la lassitude d’Occidentaux qu’elle s’imagine pressés d’en finir avec un conflit qui dérange leur petit confort matérialiste. Plus la fin paraîtra incertaine, pouvant échapper à l’Ukraine, plus ceux-ci pousseront à un règlement accordant, de fait, la victoire à Moscou, veut-elle croire. Aussi les Russes ont-ils intérêt à inonder les réseaux des déboires ukrainiens en faisant croire que les dirigeants occidentaux taisent à leurs opinions la réalité du terrain.

Image issue d'un compte Telegram russe montrant des chars Leopard 2 et Bradley, ainsi qu'un véhicule de transport de troupes détruits ou abandonnés.
Image issue d'un compte Telegram russe montrant des chars Leopard 2 et Bradley, ainsi qu'un véhicule de transport de troupes détruits ou abandonnés.image: capture d'écran

L'Europe joue gros

La guerre sur le terrain, justement, se double d’une guerre de propagande des deux côtés. Il importe donc que l’Ukraine fasse connaître ses succès et minimise ses pertes. La Russie en fera autant de son côté. Mais il est une chose sur laquelle les spécialistes militaires s'accordent: ceux qui passent à l'attaque, les Ukrainiens, risquent davantage leur vie que ceux qui se défendent, a fortiori lorsque l'offensive est attendue.

On ne peut préjuger du résultat de la contre-offensive ukrainienne, mais on sait qu’on ne peut se contenter d’impressions au jour le jour. Le court-termisme relève de l’imposture. C’est manquer de considération pour les soldats ukrainiens qui vont mourir dans une opération vitale pour leur souveraineté.

L’Europe, elle, dans l’affaire, joue sa capacité à dire «non» à la dictature. Si elle plie, si la Russie devait s’imposer de manière évidente ou donner le sentiment d’une victoire malgré tout, l’Europe démocratique en serait affaiblie au profit de l’autoritarisme, en son sein même.

La contre-offensive ukrainienne réussira-t-elle? Suffira-t-elle à repousser les Russes dans leurs frontières? Faudra-t-il engager ultérieurement une aviation qui, pour l’heure, manque à l’Ukraine? Comme le dit un proverbe paysan, c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. L’image n’est pas très élégante, la guerre non plus.

Voici les conséquences de la destruction du barrage de Kakhovka
Video: watson
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Le mineur soupçonné d'avoir tué Matisse mis en examen avec sa mère
Le jeune Matisse, 16 ans, aurait reçu des gifles de la part de la mère du tueur soupçonné. Celui-ci a été mis en examen pour meurtre.

Un adolescent de 15 ans a été mis en examen lundi soir pour «meurtre» et placé en détention provisoire, deux jours après le meurtre à l'arme blanche du jeune Matisse à Châteauroux, a annoncé lundi dans un communiqué le parquet de Bourges.

L’article