La Russie semble avoir réussi à contourner les sanctions occidentales sur le pétrole et à les compenser par de nouveaux marchés commerciaux. Les livraisons de pétrole russe ont augmenté de 50% ce printemps. Près des trois quarts des livraisons se font par voie maritime. C'est ce que rapporte le Financial Times en se référant aux données de la société d'analyse Kpler.
L'Union européenne, les pays du G7 et l'Australie avaient introduit en décembre 2022 un plafond à 60 dollars par baril pour le pétrole russe. De quoi entraver la Russie dans le financement de sa guerre contre l'Ukraine. Si elle veut exporter vers les pays du G7 ou si elle traite avec des navires occidentaux, Moscou doit vendre son or noir à perte. Pendant plusieurs mois, le prix était inférieur d'environ 20 euros à celui du marché mondial.
Mais la Russie parvient apparemment à nouveau à vendre sa production au tarif international. L'école supérieure privée Kyiv School of Economics (KSE) estime que les recettes des exportations russes seront cette année supérieures d'au moins 15 milliards d'euros à ce qu'elles sont habituellement.
Les ventes de brut constituent la principale source de revenus du Kremlin.
«Il est d'autant plus regrettable de ne pas avoir réagi avant, lorsque nous avions encore plus d'influence, pour faire appliquer les sanctions convenablement», poursuit l'économiste.
Moscou a longtemps été contrainte par le plafonnement des prix du G7 de vendre en dessous de la valeur du marché, car elle dépendait de ces exportations. Au total, les sanctions lui auraient fait perdre 100 milliards de dollars de recettes depuis le début de la guerre, a calculé le KSE.
Traduit par Valentine Zenker