Economie
Suisse

La BNS ne volera pas tout le temps au secours des banques

La BNS a une mauvaise nouvelle pour la place financière suisse

Le patron de la Banque nationale suisse ne veut pas devenir le saint-bernard du secteur. Thomas Jordan a rappelé les entreprises à leurs obligations lors d'un événement à Berne.
01.11.2023, 16:23
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La Banque nationale suisse (BNS) ne veut pas systématiquement soutenir les établissements en difficultés sans contrepartie. «Ela+», l'aide d'urgence sous forme de liquidité apportée à Credit Suisse en début d'année ne doit pas devenir un instrument de politique monétaire, a averti mercredi le patron de l'institut d'émission Thomas Jordan.

La banque aux deux voiles, au bord de la faillite en mars et depuis absorbée par la concurrente UBS, avait mis de côté trop peu de garanties afin d'être en mesure de recevoir une aide massive, a rappelé le patron de la BNS lors d'une conférence à Berne. Le cas de figure de Credit Suisse a aussi démontré que les avoirs clientèle peuvent s'évaporer plus rapidement et fortement qu'escompté par les régulateurs.

En mars, la BNS avait mis à disposition de Credit Suisse, chancelante sous le coup des reflux de capitaux, une aide d'urgence sous forme de liquidité baptisée «Ela+» («Emergency Liquidity Assistance»), par le biais d'une ordonnance d'urgence du Conseil fédéral. Pour ce soutien, la banque n'avait pas à fournir de garanties. Au total, la BNS avait octroyé environ 168 milliards de francs à la grande banque, a rappelé Thomas Jordan.

Tirer les leçons qui s'imposent

Face à la débâcle vécue par Credit Suisse, plusieurs leçons s'imposent, a-t-il ajouté. La régulation sur les liquidités doit ainsi prendre en compte des reflux plus rapides et volumineux des avoirs. Les banques doivent, elles, disposer de suffisamment de garanties prêtes à être transmises à la BNS et d'autres banques centrales.

La Banque nationale suisse (BNS) relève nettement sa prévision d'inflation pour l'année en cours, à 2,1% contre 1,0% au dernier pointage mi-décembre. (archives)
La BNS veut que les banques privées prennent leurs responsabilités.image: Keystone

Le mécanisme public de garantie des liquidités (PLB, «Public Liquidity Backstop») doit quant à lui être amélioré, afin de permettre à la BNS de prêter de l'argent à des banques en difficulté ne disposant pas de suffisamment de garanties.

«L'instrument Ela+ ne doit pas faire partie des outils réguliers de la BNS»
Thomas Jordan

Ce dernier n'a pas réagi aux critiques qui réclamaient une réaction plus rapide de la BNS lors de la crise subie par Credit Suisse. «La marge de manoeuvre de la banque nationale dans le cadre de la stabilité financière est limitée par la législation. Des mesures importantes supplémentaires pour le maintien du système financier sont du ressort d'autres institutions», a souligné Thomas Jordan.

(vz/ats)

Qui est Alex Lehmann, le boss de Credit Suisse?
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