On ne pourra pas tomber sa chemise sur Twitter contre royalties, apprend-on sur le site d'information The Verge. Le groupe a, en effet, décidé de renoncer à monétiser du contenu pornographique sous forme d'abonnements.
Cela fait des années que Twitter donne accès à du contenu explicite à titre gracieux (à condition que le logo «sensible» soit tagué). Mais depuis sa création, la plateforme ne génère que peu de revenus. Monétiser du contenu pour adultes aurait pu répondre aux attentes grandissantes des investisseurs, tout en permettant aux créateurs de toucher des royalties. Cette section +18 ans de la plateforme aurait alors fonctionné sur le même modèle que OnlyFans.
C'est la question du contrôle de la pédopornographie qui aurait enrayé l'avancée du projet. Selon un document interne de 58 pages, obtenu par The Verge, et des déclarations recueillies auprès d'employés de Twitter, les premiers tests ont mis en lumière des failles importantes quant au contrôle strict des utilisateurs et de leur contenu. C'est la Red team, un pool d'experts chargé d'évaluer la sécurité de l'interface, qui a refusé de délivrer le sésame licencieux.
Impossible, en outre, de contrôler avec certitude l'âge des créateurs de contenu et de leurs consommateurs. Avec une moyenne d'utilisateurs s'élevant à 229 millions par jour, la plateforme est confrontée à un problème d'échelle pour traquer les contenus illégaux. Ce danger, d'ailleurs, existe bel et bien dans la version gratuite. Ces questions de cybersécurité avaient déjà été soulevées par Elon Musk, qui a récemment suspendu le rachat de la plateforme en raison d'un manque de transparence des données de la part de Twitter.
Twitter ne pouvait ainsi décidément pas continuer sur sa lancée de monétisation. La plateforme a explicité exercer une politique zéro tolérance en ce qui concerne la pornographie enfantine, et toute forme d'abus sexuel. Le groupe dit en outre avoir investi dans la technologie idoine. Mais pour l'heure, celle-ci ne suffira pas pour faire concurrence à OnlyFans.
(jod)