L'armée américaine a annoncé, vendredi, avoir mené une frappe de drone en Afghanistan contre un «organisateur» de l'Etat islamique (EI ou Daech) au Khorasan. Il s'agit de la première riposte officialisée depuis l'attaque qui a fait des dizaines de morts à l'aéroport de Kaboul.
Dans un communiqué, le commandant Bill Urban, du commandement central, a dit n'avoir connaissance d'«aucune victime civile». La frappe a été lancée de l'extérieur de l'Afghanistan.
Après l'attaque, qui a fait jeudi au moins 85 morts, dont 13 soldats américains, et revendiquée par l'Etat islamique au Khorasan (EI-K), le président américain Joe Biden avait promis des représailles.
Le risque d'autres attentats persiste, selon Washington. «Nous estimons qu'il y a toujours des menaces précises et crédibles», a prévenu John Kirby, le porte-parole du Pentagone. L'attachée de presse du président Biden, Jen Psaki, citant des experts sécuritaires, a estimé une autre attaque «probable». Les prochains jours seront «la période la plus dangereuse», a-t-elle ajouté.
Vendredi soir, comme la veille de l'attentat, l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul a demandé aux ressortissants américains de quitter «immédiatement» les abords de l'aéroport dans une alerte de sécurité:
Une passe d'armes de communication entre talibans et Américains a, vendredi, alourdi la tension déjà très forte, à quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains d'Afghanistan après 20 ans de guerre, synonyme de fin des évacuations.
Quelque 5400 personnes sont actuellement réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport, attendant de monter dans un avion, a dit le général américain Hank Taylor, précisant que les exfiltrations se dérouleraient «jusqu'au dernier moment».
Au total, environ 109 000 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.
Après la Suisse et la Suède, la France a mis fin, vendredi soir, à son pont aérien qui a permis d'évacuer «près de 3000 personnes, dont plus de 2600 Afghans» selon la ministre française des armées, Florence Parly.
Paris appelle à la mise en place d'opérations humanitaires, avec d'autres pays alliés, pour permettre aux milliers d'Afghans, qui n'ont pas réussi à être évacués, de partir par d'autres moyens. La France a annoncé qu'elle allait poursuivre des discussions en ce sens avec les talibans.
Une délégation française a rencontré, jeudi, à Doha, des représentants des talibans pour la première fois depuis qu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août. Ces discussions ont porté sur la situation à l'aéroport de Kaboul et les opérations d'évacuations, selon les deux parties. (jah/ats)