Le 15 août 2021, après une offensive-éclair, les talibans ont pris le contrôle de Kaboul. A la surprise générale, les miliciens islamistes ont écrasé l'armée régulière afghane, pourtant richement financée par les Etats-Unis.
Mardi, devant les élus du Sénat, les chefs du Pentagone ont reconnu leurs responsabilités:
«Le fait que l'armée afghane, que nous avons formée avec nos partenaires, se soit effondrée - souvent sans tirer une balle - nous a tous pris par surprise», a confié Austin. «Ce serait malhonnête de dire le contraire.»
«Nous n'avons pas réalisé le niveau de corruption et l'incompétence de leurs officiers de haut rang, nous n'avons pas mesuré les dommages causés par les changements fréquents et inexpliqués, décidés par le président Ashraf Ghani au sein du commandement, nous n'avons pas prévu l'effet boule de neige des accords passés par les talibans avec quatre commandants locaux après l'accord de Doha, ni le fait que l'accord de Doha avait démoralisé l'armée afghane», a-t-il énuméré.
Le chef d'état-major, le général Mark Milley, a noté que la décision de retirer d'Afghanistan les conseillers militaires déployés au sein des unités afghanes a contribué à surestimer les capacités de l'armée afghane.
«Nous n'avons pas pu évaluer complètement le moral et la volonté du commandement», a-t-il expliqué.
«Je pense que notre crédibilité auprès de nos alliés et partenaires dans le monde, ainsi qu'auprès de nos adversaires, est réexaminée avec beaucoup d'attention», a déclaré le chef d'état-major. (ats/asi)