Joe Biden seul à Camp David, un hélicoptère évacuant des diplomates de l'ambassade américaine, des combattants islamistes criant victoire dans le palais présidentiel: le triomphe des talibans génère une série d'images déjà historiques et négatives pour le 46ème président américain.
Cette photo, diffusée dimanche par la Maison Blanche, est censée montrer le président américain, pourtant en villégiature, être briefé sur la situation à Kaboul, dans son rôle de «commandant en chef».
Même si Joe Biden est supposé s'entretenir en téléconférence avec ses conseillers diplomatiques et sécuritaires, face à une mosaïque d'écrans, l'image le fait apparaître totalement isolé, dans une pièce vide, autour d'une longue table aux sièges inoccupés.
Des médias parmi les plus favorables aux démocrates ont jugé que cette photo relevait d'une erreur de communication officielle. L'effet négatif est accru par le plafond mansardé du chalet de Camp David, qui renforce l'impression d'enfermement d'un Biden immobile et silencieux.
La photographie d'un hélicoptère Chinook survolant dimanche l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, vraisemblablement pour en évacuer les employés, évoque inévitablement une photo similaire prise lors de la chute de Saïgon en 1975.
For 20 years, men in plate carriers gave their lives for our country. Now, men in three piece suits casually toss aside their sacrifice.
— Madison Cawthorn (@CawthornforNC) August 15, 2021
To those who served: the bullets you took for 20 years are remembered and honored.
Make no mistake, Kabul is Biden’s Saigon. pic.twitter.com/DCgyZbqwKU
Cette photo a été rapidement exploitée par les républicains qui l'ont tweetée avec la légende: «Voici le Saïgon de Biden». Le 8 juillet, le locataire de la Maison Blanche assurait pourtant: «En aucun cas vous n'allez voir des gens évacués par voie aérienne du toit de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul».
Kalachnikov en main et turban noir sur la tête, les combattants talibans paradant dimanche au palais présidentiel à Kaboul, dans le sillage de la fuite précipitée du président Ashraf Ghani, ont été matière à des clichés d'ores et déjà historiques.
L'effet dévastateur pour les autorités américaines est aggravé par la présence d'un homme qui assure avoir été prisonnier «durant huit ans» au camp de Guantanamo, où les Etats-Unis détiennent leurs pires ennemis djihadistes.
La vidéo montrant des dizaines d'Afghans courant le long d'un avion militaire américain roulant à l'aéroport de Kaboul, tentant désespérément d'agripper le fuselage ou le train d'atterrissage, a fait le tour du monde.
Elle est venue apporter un démenti cinglant aux assurances de l'administration Biden ces dernières semaines, qui promettait des évacuations fluides et organisées.
La photo de 640 Afghans entassés dimanche à même le sol d'un avion cargo C-17 de l'US Air Force évoque avec puissance la précipitation, la détresse et le chaos de ces évacuations.
About 640 Afghan refugees were on the aircraft. Instead of forcing them off, the crew felt compassion and made the decision to go.
— Simran Jeet Singh (@simran) August 16, 2021
Incredible and heart-wrenching. pic.twitter.com/fLM4EURO4n
Le Pentagone s'est escrimé mardi à transmettre l'idée contraire. Cette image «témoigne de l'humanité de nos soldats dans leur mission», a affirmé le général Hank Taylor. (ats/jch)