Les femmes sont des cibles prioritaires de la doctrine des talibans. Et même si le mouvement islamiste travaille son discours, en assurant que leurs droits ne seront pas bafoués, leurs actions montrent tout le contraire.
Khadija Amin, journaliste à la télévision afghane, fait partie des premières personnalités publiques à subir les conséquences du nouveau régime. Ainsi, quelques jours seulement après l'arrivée des talibans à Kaboul, elle s'est vu démettre de ses fonctions.
La voix pleine de sanglots, la journaliste s'est confiée sur les conditions de son éviction dans une vidéo postée sur internet. 👇
Elle raconte qu'une fois sur son lieu de travail, un taliban lui a barré la route et lui a demandé de «rester à la maison quelques jours de plus». Une fois chez elle, Khadija a allumé la télévision et, a aperçu, un homme portant un turban et une longue barbe noire: C'était le nouveau présentateur du journal. Elle s'est insurgé:
Sur Clubhouse, la journaliste a confié également que d’autres femmes travaillant pour la chaîne avaient été suspendues pour une durée indéterminée.
Steven Butler, coordinateur du programme Asie du comité de protection des journaliste (CPJ) a réagi dans un communiqué:
Et puis il y a aussi, Shabnam Dawran, une journaliste qui travaille depuis six ans pour la télévision publique RT. Mais ça c'était avant. Dans une vidéo publiée sur internet, elle a partagé son désespoir.
This is the stark reality of women rights "within Islamic law". Meet @shabnamdawran, TV presenter turned away by Taliban as she tried to work today. Despite wearing a hijab & carrying correct ID, she was told: "The regime has changed. You are not allowed in here. Go home". pic.twitter.com/y1imIAM6Yp
— Ash Alexander-Cooper OBE (@ashalexcooper) August 18, 2021
Le régime a changé. «Vous n'êtes pas autorisé à entrer ici. Rentrez chez vous», lui a-t-on notamment déclaré. Cela, alors même qu'elle portait un hijab et une pièce d'identité.
Dans certaines zones du pays en main des talibans, les ONG alertent sur les violations des droits des femmes. A tel point qu’une large majorité d’Afghanes s’est remise à porter la burqa, qu’elles avaient en partie délaissé depuis 2001.
Par ailleurs, selon l'ONU, les droits des femmes constituent une «ligne rouge» à ne pas franchir. Pour rappel, lors de précédente prise de pouvoir des talibans, entre 1996 et 2001, les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier. (hkr)