Ce mardi, le fils d'Oussama Ben Laden s'est vu signifier son interdiction de territoire français. L'homme de 43 ans, qui vivait en Normandie avec sa femme jusqu'en 2023, ne pourra donc pas quitter son exil au Qatar pour rentrer dans l'Hexagone. C'est le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau qui a donné le coup de grâce, mardi, sur le réseau social X.
La raison de son exil remonte à un tweet du 2 mai 2023, qui faisait l'apologie du terrorisme. Le message a été publié à l'anniversaire de la mort du fondateur d’Al-Qaïda.
Le 7 juillet 2023, selon Le Publicateur Libre, le préfet de l'Orne l’avait placé sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF) et obtenu son départ.
Ce mardi, sur les ondes de BFMTV, sa femme Zania Ben Laden est monté au créneau pour défendre son conjoint. Assurant que la phrase polémique n'était qu'«une citation de Winston Churchill», elle affirme que son mari n'a jamais écrit ce message.
Désormais expatrié au Qatar depuis 2023, Omar Ben Laden n'a jamais fait de vague en Normandie; il exposait régulièrement ses toiles et les vendait entre 800 et 2000 euros. Il assurait se sentir bien en France, un pays qui, selon lui, le laissait pratiquer l'Islam.
Ecrasé par un patronyme difficile à porter, l'homme a vu le jour en 1981, en Arabie saoudite où il a vécu plusieurs années. Il est le quatrième enfant de la fratrie Ben Laden.
Il expliquait que pendant la décennie 1980, il n'avait eu que très peu de contacts avec son père. A ce moment, Oussama Ben Laden se battait contre les Russes en Afghanistan.
Omar expliquait avoir beaucoup de respect pour le paternel: «J'étais l'enfant d'une forte personnalité». Mais en 2000, à l'âge de 19 ans, la guerre lui a donné la nausée. Aspirant à «une vie plus normale» et rejetant «toute forme d'agressivité», Omar a donc décidé de prendre ses distances.
Il l'avoue sans détour: le 11 septembre a «bousillé sa vie». Dans les colonnes du Point, on découvre alors un homme qui préfère s'adonner à la peinture, tournant ainsi le dos au destin tracé par son père.
En effet, selon un article paru en 2010 dans le magazine Rolling Stone, Omar était pressenti comme le successeur désigné pour reprendre les rênes d'Al-Qaïda.
Après avoir fui le terreau familial, en total désaccord avec son père, son nom a été associé à jamais à l'Histoire. Son patronyme étant à présent greffé à un drame planétaire, il confessait avoir vécu des «années noires» dans l'insécurité:
Ce n'est qu'en 2008 que les choses se sont apaisées pour lui. En 2011, il apprendra la mort de son père, à la télévision. Le fils d'Oussama assure ne plus avoir eu «de contacts avec lui après 2000».
Son passé difficile l'a confiné dans un état mental fragile. Aujourd'hui, son agent, Pascal Martin, assure que son client était «malade psychologiquement».
A son arrivée en France en 2016, Omar Ben Laden a cherché à épouser la sérénité, spécialement grâce à la peinture; une bienheureuse reconversion qui n'était pas encouragée par son père, déplorait-il dans l'entretien avec Le Point. Son art a surtout grandi lors de la période de confinement, en 2020, où son nom lui a permis de vendre des toiles à travers le monde. (svp)