Ce qui était encore inimaginable il y a quelques années en Arabie saoudite devient aujourd'hui réalité: un magasin de spiritueux devrait ouvrir ses portes dans les semaines à venir dans la capitale Riyad. Un décret du gouvernement a été publié en ce sens ces derniers jours, rapportent les médias saoudiens.
Dans un premier temps, seuls les diplomates non musulmans pourront se rendre dans un magasin de spiritueux situé dans le quartier diplomatique d'Al-Safarat, après s'être enregistrés via une application mobile. Ce n'est qu'ensuite qu'ils recevront le «passeport d'ivrogne», comme on appelle déjà l'autorisation d'acheter de l'alcool dans les cercles occidentaux de l'ambassade. Les autorisations pour l'achat de spiritueux seront délivrées par le ministère saoudien des Affaires étrangères, qui surveillera également le respect des quotas mensuels d'alcool.
La vente d'alcool, strictement limitée, est en accord avec la vision du prince héritier Mohammed ben Salmane. Il souhaite transformer le royaume ultraconservateur du désert en un centre de tourisme, d'économie et de divertissement et ainsi construire à long terme une économie qui ne dépendra plus un jour des revenus du pétrole.
La consommation et la vente d'alcool étaient jusqu'à présent strictement interdites en Arabie saoudite. Il n'était pas rare que les musulmans surpris en train de boire de l'alcool ou de la bière soient fouettés en public. Les étrangers non musulmans devaient immédiatement quitter le pays. Jusqu'à présent, ils recevaient leur vin ou leur whisky par la poste diplomatique, ce qui était toléré par le gouvernement, ou l'achetaient au marché noir.
Selon un article du quotidien Arab News, le gouvernement saoudien a introduit la semaine dernière de nouvelles restrictions sur les importations d'alcool dans le cadre d'envois diplomatiques. L'objectif de cette mesure est apparemment de stimuler les affaires du magasin officiel d'alcool, dont les bénéfices devraient être écrémés par le ministère des Finances. Les hommes d'affaires et les touristes non musulmans devraient également pouvoir y faire leurs achats «dans un avenir proche».
Les Emirats arabes unis ont fait un pas de plus, si ce n'est plusieurs, en matière de vente et de consommation d'alcool. Les alcools en tout genre sont importés, vendus et consommés en abondance depuis des décennies dans cette fédération d'États du Golfe persique.
A partir de février de cette année, les boissons alcoolisées pourront également être produites dans les Emirats eux-mêmes. Le premier bénéficiaire de ce changement de réglementation est l'entreprise américaine Craft by Side Hustle, qui ouvrira dans deux semaines la première brasserie du pays à Abu Dhabi.
Les jus d'orge sont servis dans le local de Side Hustle, qui peut accueillir 280 clients. La pinte devrait coûter environ 45 dirhams - soit environ 11 francs. Le tout sera accompagné de plats cajuns épicés du sud-est des États-Unis.