La justice allemande a dispersé mardi soir un campement propalestinien d'étudiants à Dortmund en raison de la venue annoncée de Greta Thunberg. Cela nourrit la controverse en Allemagne contre l'activiste climatique suédoise pour ses positions hostiles à Israël.
«Les récents événements liés à la personne de Thunberg ont conduit à évaluer qu'il s'agissait d'une participante prête à recourir à la violence», a justifié la police de cette ville de l'ouest de l'Allemagne.
L'égérie du mouvement Fridays for Future avait participé lundi à une manifestation à Berlin en faveur de la cause palestinienne organisée un an après le massacre du Hamas contre des Israéliens, qui avait fait 1206 morts essentiellement civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages emmenés morts ou tués en captivité.
Selon la police berlinoise, des participants avaient jeté des bouteilles en direction des forces de l'ordre et scandé des slogans anti-israéliens.
«J'ai été invitée par le campement étudiant pour la Palestine à Dortmund à participer à une table ronde. Peu après qu'ils eurent posté une photo annonçant cet événement, la police est venue leur dire qu'ils devaient partir, et que je serais arrêtée si je m'y rendais», a réagi Greta Thunberg dans un message vidéo sur son compte X.
La jeune femme de 21 ans, portant un keffieh noir et blanc sur les épaules, a accusé l'Allemagne de «réduire au silence et de menacer les militants qui s'élèvent contre le génocide et l'occupation de la Palestine». Un porte-parole du groupe parlementaire des conservateurs a exigé mercredi qu'elle soit interdite d'entrée du territoire allemand. Alexander Throm a déclaré au Bild:
Après l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre, Israël a lancé des bombardements massifs contre Gaza, enclave dirigée par le mouvement islamiste, provoquant la mort de 42 010 personnes, dont des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et une catastrophe humanitaire. Fridays for Future a pris fait et cause pour les Palestiniens et dénoncé à plusieurs reprises un «génocide» à Gaza.
La section allemande de l'organisation s'était désolidarisée du mouvement, regrettant l'absence de déclaration concrète de la part de Greta Thunberg sur les victimes juives du massacre du 7 octobre. En Allemagne, la sécurité d'Israël a été élevée au rang de «raison d'Etat» étant donnée de la responsabilité historique du pays dans la Shoah. (ats)