Plongé dès sa descente d'avion dans le bain d'une «Fête de la démocratie» qui célèbre les 75 ans de la Constitution allemande, le président français a donné le ton de sa visite d'Etat de trois jours, à l'invitation de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.
Les élections européennes, dans moins de deux semaines, et l'affirmation de l'importance de la relation franco-allemande pour faire avancer l'UE seront au coeur du périple qui le mènera dans différentes régions du pays.
«Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir», a lancé le dirigeant français. Des mots rappelant ceux de son discours de la Sorbonne, le 25 avril, dans lequel il avait appelé les Vingt-Sept à un nouveau sursaut.
Lors d'un premier échange avec son homologue devant le public venu fêter l'anniversaire de la loi fondamentale du 23 mai 1949, après la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel Macron s'est inquiété de voir grandir dans les pays européens «une interrogation sur la démocratie elle-même».
Il a appelé à aller voter aux européennes «pour lutter contre l'autoritarisme et faire de la démocratie un combat».
Après une courte déambulation sur les stands de cette fête en plein air, par des températures estivales, les deux dirigeants devaient avoir ensuite un entretien, suivi d'une conférence de presse et d'un dîner d'État au Château de Bellevue, résidence du président allemand.
La visite d'Etat d'Emmanuel Macron, - la plus élevée dans le rang protocolaire - est la première d'un président français chez le grand voisin d'outre-Rhin depuis celle de Jacques Chirac en 2000.
Elle s'annonce empreinte de symboles d'unité et d'amitié, au moment où les deux pays tentent de dépasser des différends pesants face aux dossiers européens majeurs, de la guerre en Ukraine aux rivalités commerciales avec la Chine.
Programmée initialement l'an dernier, la visite d'État du président français avait dû être reportée en raison d'émeutes urbaines en France. Ironie du sort, Emmanuel Macron revient d'un voyage-éclair en Nouvelle-Calédonie, un territoire français du Pacifique-sud secoué à son tour par de violentes émeutes.
Berlin, Dresde (est) puis Münster (ouest): Emmanuel Macron va aller à la rencontre de l'Allemagne dans sa diversité. Les retrouvailles avec le chancelier Olaf Scholz n'interviendront que mardi, même s'il devait faire une apparition au dîner d'Etat, tout comme l'ex-chancelière Angela Merkel.
Si le président et le chancelier s'accordent sur la nécessité de dynamiser l'Europe face à la concurrence des deux géants mondiaux, ils restent en désaccord sur la place du nucléaire, la stratégie budgétaire, les accords commerciaux ou le degré de protectionnisme. (vz/ats)