L'Allemagne inaugure sa première ligne ferroviaire fonctionnant uniquement à l'hydrogène. Une «première mondiale», selon l'AFP mercredi. Un total de quatorze trains remplaceront ceux circulant actuellement au diesel en périphérie de Hambourg.
Les trains à hydrogène mélangent ladite substance à l'oxygène présent dans l'air ambiant, ceci grâce à une pile à combustible installée dans la toiture. Ce processus produit donc l'électricité nécessaire à la traction de la rame, explique le quotidien Le Temps.
Cette avancée majeure constitue une piste sérieuse pour réduire les émissions de CO2 et ainsi remplacer les transports utilisant le diesel, qui alimente encore 20% des trajets en Allemagne. Une transition particulièrement pertinente pour les petites lignes régionales, où le coût d'une transition vers l'électrique est trop conséquent par rapport à la rentabilité de la liaison.
C'est l'entreprise française Alstom qui a fourni les trains à hydrogène à l'Allemagne. Son PDG, Henri Poupart-Lafarge, s'est d'ailleurs félicité de se partenariat commercial et s'est dit «très fier de pouvoir porter cette technologie sur une exploitation commerciale, dans le cadre d'une première mondiale».
Toutefois, il faudra encore patienter pour voir la majorité du trafic ferroviaire allemand et européen passer au vert. En effet, seul l'«hydrogène vert», fabriqué grâce aux énergies renouvelables, est considéré comme durable par les experts. Selon l'institut de recherche français IFP, l'hydrogène est actuellement «issu à 95% de la transformation d'énergies fossiles», ce qui représente près de la moitié du gaz naturel. Une matière première que dont on connait désormais bien la provenance: la Russie. Or, l'Europe fait déjà face à des tensions sur son approvisionnement en gaz naturel russe à cause de la guerre en Ukraine.
«Des décisions politiques devront prioriser vers quel secteur la production d'hydrogène ira ou n'ira pas», déclare Alexandre Charpentier, expert ferroviaire. (sia)