Encensé à l'époque, traîné dans la boue en 2023. A n'en pas douter, Justin Trudeau traverse une zone de turbulences et n'est pas loin de s'abîmer. Depuis plusieurs mois, le Premier ministre canadien essuie les coups et les réprimandes.
Entre 2021 et 2023, Justin Trudeau s'est retrouvé au cœur d’un scandale de conflits d’intérêts financiers commandités par la Chine; il s'est rendu coupable d'une gestion chaotique des finances canadiennes (la crise des passeports, par exemple) et a proféré de graves accusations à l'encontre de l'Inde concernant l'assassinat d’un Canadien d’origine sikh à Vancouver. Depuis, le conflit diplomatique est très musclé entre Ottawa et New Dehli.
Et la dernière bévue en date n'est autre que le désormais célèbre «nazigate». Cet hommage rendu, en présence de Volodymyr Zelensky, à un ancien soldat qui avait servi sous la bannière de la Waffen-SS. Trudeau perd des plumes. La baisse de popularité est telle, que même au Québec, le fief du député, son autorité politique est en chute libre.
Traité d'«amateur» par la presse canadienne, taillé pour sa méconnaissance historique et ses tergiversations, Trudeau accuse le coup et prend des claques de toutes parts. Il paraît loin le temps où l'homme politique avait les coudées franches. Justin Trudeau avait charmé les électeurs, rassurant le peuple par sa prestance et sa maîtrise; il s'est avant tout distingué par sa politique basée sur la négociation et la concertation, avait donné une voix aux minorités grâce à son progressisme.
Trudeau était indétrônable, il régnait en maître sur le parti libéral et sur la nation à la feuille d'érable. A 50 ans, Trudeau était au sommet de son art.
Mais cette époque est révolue. Après neuf ans de règne, la presse s'impatiente et s'étrangle face à son amateurisme. Le peuple, lui, se plaint de promesses non tenues. L'élu s'était engagé, par exemple, à réviser le système de vote national, ce qu'il n'a finalement pas fait. Les Canadiens soupçonnent désormais que Trudeau a abandonné cette idée pour protéger son parti.
Des accusations qu'un édito dans Le Journal de Montréal vient appuyer avec une phrase cinglante:
La presse canadienne est remontée comme un coucou et ne laisse pas passer le «nazigate» concernant Anthony Rota (qui a rendu son tablier après le fiasco). Elle pointe l'entourage du Premier ministre, s'interrogeant même sur ses collaborateurs, dont elle soupçonne qu'ils sont «d’authentiques incultes». Le Toronto Sun, après la démission de Rota, écrit que dans la foulée des 72 heures d'humiliation mondiale, «le Premier ministre Justin Trudeau doit s'excuser».
Pourtant, cette rencontre avec Volodymyr Zelensky et la promesse d'une aide militaire chiffrée à plus de 650 millions, devait être belle et réjouissante. Mais tout a déraillé pour Trudeau et les critiques contre le gouvernement ne risquent pas de se calmer sitôt, écrit Radio Canada.
La réputation du Canada souffre dans le monde aujourd’hui Le Devoir ne manque pas de souligner que le gouvernement Trudeau est très loin d'obtenir un prix Nobel.
Jamais le Parti libéral du Canada n’a été en si mauvaise posture au Québec depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau. La presse montréalaise écrit que «Trudeau n'a plus de réflexes». Très critique, Le Journal de Montreal tire à boulets rouges sur le chef d'Etat: «Ne nous méprenons pas: s’il y a un responsable du présent fiasco, c’est d’abord et avant tout Justin Trudeau».
Pour en rajouter une couche:
Les diatribes pleuvent et elles sont d'un froid glacial. Le good looking du Canadien n'opère plus et les électeurs perdent patience face à ses méthodes et sa gestion discutable. Surtout, le peuple canadien demande des comptes après des dépenses étatiques pharaoniques et des relations diplomatiques désastreuses pour le Canada, désormais exclu de différents sommets internationaux.
Des mises au ban qui fatiguent les observateurs, rappelant que sous l'ère Stephen Harper, le prédécesseur de Trudeau, le Canada avait plus d'influence. «Le président Biden a annoncé en mai 2022 le Cadre économique pour l’Indo-Pacifique (IPEF) regroupant 13 partenaires. Le Canada en est absent», constate Le Devoir.
La chute paraît inéluctable pour Justin Trudeau, coupable d'une grande naïveté. Les spécialistes déplorent son manque de lecture des événements et sa constante posture contrite. La presse montréalaise le décrit tel un «Homer Simpson de la politique» et n'hésite pas à écrire qu'au départ de Justin Trudeau, «il ne restera plus rien du Canada».