Les bureaux de vote américains ont fermé. Le dépouillement des élections de mi-mandat (aussi dit «midterms») 2022 est en cours. Aucune tendance claire ne semble se distinguer. Au vu des derniers sondages, c'est plutôt surprenant, car le climat général dans le pays est négatif. Mais les démocrates résistent mieux que prévu.
Il y a quatre ans, le président Donald Trump avait reçu une leçon lors des élections de mi-mandat. Une vague bleue avait envahi la Chambre des représentants. Les démocrates avaient conquis la majorité dans la grande chambre du Congrès. Joe Biden craignait la même chose cette année. Les sondages avaient en effet annoncé un tsunami rouge.
Mais rien de comparable ne s'est produit. Il est probable que les républicains puissent récupérer la Chambre des représentants, mais peut-être de façon beaucoup moins nette. Au Sénat, en revanche, le démocrate John Fetterman a conquis un siège jusqu'ici républicain en Pennsylvanie.
Les sondages de sortie des urnes ont mis en évidence deux thèmes centraux pour l'électorat:
Ce dernier point est crucial pour les observateurs, essentiellement masculins. Ils ont déduit, au vu des sondages, que la colère des femmes suite à l'arrêt de la Cour suprême de juin s'était dissipée.
Ce n'est apparemment pas le cas. La controverse sur l'interruption de grossesse n'est pas terminée. Le mécontentement du peuple américain face à l'inflation et au prix de l'essence grandit. C'est peut-être ce qui sauvera le gouvernement Biden de la débâcle.
Le président Biden a fait plusieurs mises en garde contre les succès électoraux des républicains pro-Trump qui représentent un danger pour la démocratie. En vain. Des dizaines de «négationnistes électoraux» se sont imposés au niveau national et régional. Des figures controversées comme les gouverneurs Greg Abbott (Texas) et Ron DeSantis (Floride) ont été nettement réélues.
DeSantis devrait ainsi sentir une impulsion pour sa course à la Maison Blanche. Parallèlement, la Floride passe du statut de swing state à celui de bastion républicain. Une tendance similaire se dessine dans l'Ohio, où JD Vance a remporté les élections sénatoriales. La polarisation aux Etats-Unis, due au bipartisme, s'accentue.
C'est dans l'Etat d'Arizona que les partisans fanatiques de Trump et les négationnistes de la victoire électorale de Joe Biden sont particulièrement actifs. Durant la nuit, des problèmes sont survenus avec les appareils de vote. Cela ne laisse rien présager de bon pour les jours et les semaines à venir. En marge du jour de l'élection, les républicains ont déposé de nombreuses plaintes.
BREAKING: Kari Lake inspires with message of strength amid continued ballot counting in Arizona, predicts victory within hours
— RSBN 🇺🇸 (@RSBNetwork) November 9, 2022
“When we win, FIRST line of action is to restore honesty to Arizona elections” @KariLake pic.twitter.com/ZKM4ELjzBl
Les élections risquent de devenir un casse-tête pour les juristes. L'annonce des résultats définitifs pourrait être retardée de plusieurs jours ou semaines. Lors de l'élection présidentielle de 2020, les efforts de Donald Trump et de son parti ont permis de semer le doute sur la légitimité de l'élection.
Le choix de celui qui prendra le contrôle du Congrès pourrait prendre du temps, et pas seulement en raison d'éventuelles procédures judiciaires. En Géorgie, il pourrait y avoir un second tour pour le siège de sénateur. Dans cet Etat, la loi électorale stipule qu'il faut au moins 50% des voix pour être élu au premier tour.
Les retards sont un poison potentiel pour la confiance en la démocratie et en la procédure électorale. Donald Trump et ses partisans risquent d'obtenir gain de cause. Comme attendu, des voix s'élèvent déjà du côté des républicains pour dénoncer des fraudes électorales. Les Etats-Unis risquent à nouveau de connaître une période de troubles.