Le danger que fait courir aux ours blancs le réchauffement climatique, dont les effets sont particulièrement sensibles dans l'Arctique où ils vivent, est à nouveau mis en lumière par une nouvelle étude.
Pour analyser les changements concrets causés par ces modifications environnementales dans les habitudes de chasse des ours (chair de phoque principalement), des chercheurs canadiens ont suivi une vingtaine d'animaux à l'aide de drones dans le territoire du Nunavut (Canada).
Les résultats de cette étude publiés mercredi dans le Royal Society Open Science montrent ces prédateurs s'adaptant à un environnement dépourvu de gibier et s'en prenant désormais aux nids de canards Eider pour y dévorer les œufs.
Mais sur une période de onze jours, à mesure que le nombre d'œufs restant diminuait, les ours revenaient constamment sur les nids déjà vidés, dans l'espoir d'y trouver de la nourriture. Ils ne faisaient donc pas le lien entre la présence de canards et la possibilité de trouver des œufs.
Et même si les ours tirent des œufs des calories appréciables, ce régime ne devrait pas fournir une source de nourriture durable plus particulièrement pour l'«Ursus Maritimus», une espèce classée «vulnérable».
La population sauvage d'ours polaires est estimée à 25 000 individus, répartis à travers l'Alaska, le Canada, le Groenland, la Norvège et la Russie.
Une étude publiée en août 2020 dans Nature Climate Change estimait qu'ils pourraient s'éteindre par manque de nourriture d'ici la fin du siècle. Trois mois plus tôt, une étude dans Global Change Biology, basée sur l'étude de l'usure dentaire de crânes d'ours blancs dans des musées d'histoire naturelle, soulignait que leur régime ultraspécialisé remontait à des siècles et les mettait en danger à force de ne pas pouvoir s'adapter.
Une possible évolution pour l'espèce serait un croisement avec les ours Grizzly, plusieurs reproductions entre les deux familles d'ours ayant déjà été relevées, selon les chercheurs. (ats/mndl)