Un cargo transportant des dizaines de vaches mortes visé par une enquête
Un cargo avec à son bord depuis deux mois 2900 vaches en provenance d'Uruguay, refusées en Turquie, en a débarqué une partie en Libye, affirme lundi la Fondation pour le bien-être animal, qui s'alarme du possible déversement de cadavres en mer et appelle à une enquête internationale.
Le cargo Spiridon II, qui transportait pour moitié des vaches gestantes, est resté bloqué pendant un mois au large de Bandirma (ouest de la Turquie), faute de certificats sanitaires et commerciaux appropriés.
Alors qu'il devait repartir vers Montevideo, il s'est dérouté vers Benghazi, dans l'est de la Libye, ont indiqué les ONG Fondation pour le bien-être animal (Animal Welfare Foundation, AWF) et Robin des Bois sur la base d'images satellitaires.
Des camions de transport d'animaux ont été vus quittant dimanche le port libyen, indique, citant une source sur place, la fondation, pour qui «au moins une partie des 3000 bêtes ont été débarquées en Libye – un pays sans contrôles effectifs en matière de bien-être et de transport animaliers».
Les autorités à Benghazi n'ont livré aucune information.
Selon la Fondation, le navire, sur lequel au moins des dizaines de bovins sont morts, a repris la mer lundi, sans que l'on puisse savoir s'il transporte encore des bêtes, et il a coupé son signal, dans le but «possible d'éviter des contrôles».
Aucune destination déclarée – le Liban puis l'Egypte – n'a pu être vérifiée, indique l'organisme.
Protection marine
L'extinction du signal pendant trois jours la semaine dernière soulève des questions, notamment sur le possible déversement par-dessus bord d'animaux morts, lisier et déchets accumulés pendant deux mois, ce qui serait une «claire violation de l'accord international sur la protection marine Marpol».
L'ONG cite aussi des images satellitaires montrant le pont vide, sans les grands sacs blancs repérés auparavant et suspectés de contenir des cadavres.
«Et à un nouvel exemple de l'échec structurel du transport d'animaux vivants par la mer», a commenté Maria Boada Saña, vétérinaire pour l'AWF.
La Fondation appelle à une enquête «immédiate», de la part de l'Organisation mondiale de la santé animale et de l'Organisation maritime internationale, avec examen des animaux (à bord ou en Libye), et à des investigations pour violations éventuelles de l'accord Marpol. Elle appelle aussi à l'interdiction du transport d'animaux vivants en haute mer. (mbr/ats)
