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Espace: Marco Sieber, le nouvel astronaute suisse

European Space Agency (ESA) new class astronaut Marco Sieber of Switzerland (C) during a ceremony of unveiling the European Space Agency new class of career astronauts at Grand Palais Ephemere in Pari ...
Marco Sieber pendant la cérémonie d'annonce de la nouvelle classe d'astronautes de carrière de l'Agence spatiale européenne à Paris, le 23 novembre 2022.Image: Keystone

Voici ce qui attend Marco Sieber, le nouvel astronaute suisse

Cinq nouveaux astronautes, dont le Suisse Marco Sieber ont été sélectionnés par l'Agence spatiale européenne ce mercredi pour intégrer le programme spatial. Comment ont-ils recruté et quelle sera leur mission? Réponse en 3 points.
24.11.2022, 05:5324.11.2022, 06:41
Guillemette Gauquelin-Koch / the conversation
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The Conversation

L'Agence spatiale européenne vient d'annoncer les noms des cinq nouveaux astronautes sélectionnés pour faire partie du corps des astronautes de carrière. Et il y a un Suisse dans le lot.

Prochain arrêt: la Lune

Côté français, il s'agit de Sophie Adenot, première femme française pilote d'essai d'hélicoptères, aujourd'hui lieutenant-colonel de l'Armée de l'air et de l'espace. C'est la deuxième femme française astronaute, 20 ans après Claudie Haigneré. On compte également la Britannique Rosemary Coogan (doctorante au sein de l'agence spatiale française, le CNES), l'espagnol Pablo Álvarez Fernández et le Belge Raphaël Liégeois. John McFall, du Royaume-Uni, devient le premier «parastronaute».

Cette nouvelle promotion rejoint ainsi les sept astronautes européens déjà en activité, parmi lesquels deux Italiens, deux Allemands, un Anglais, un Danois et le Français Thomas Pesquet.

Ils seront amenés à rejoindre la station spatiale internationale et y mener des expériences scientifiques: la situation d'apesanteur à bord de l'ISS permet en effet de pouvoir mener des expériences impossibles à réaliser sur Terre dans des domaines variés tels que la médecine, la biologie, la physique, les neurosciences ou encore la botanique.

Une destination plus lointaine attend également certains éléments de la nouvelle promotion: la Lune! En effet, d'ici la fin de la décennie, des astronautes européens seront amenés à participer à trois vols à bord de la station orbitale Gateway, qui sera en orbite autour de la Lune.

À plus long terme, d'autres vols vers la surface de la Lune sont envisagés et les prochaines personnes à marcher sur la Lune pourraient être européennes.

Comment ont-ils été recrutés?

Des campagnes de recrutement d'astronautes en Europe, il n'y en a pas souvent. La dernière datait de 2009: à l'époque plus de 8000 candidats avaient postulé dans toute l'Europe, pour seulement six places en bout de course. Cette fois-ci, ce sont plus de 22 000 candidatures qui ont été envoyées en 2021, dont plus de 7000 Françaises (5400 d'hommes et 1600 de femmes), la nation de loin la plus représentée parmi les postulants.

La sélection de ces nouveaux astronautes dure plus d'un an. Elle commence avec un certain nombre de critères d'âge, de formation et d'expérience: il fallait avoir entre 27 et 50 ans, être diplômé au minimum d'un master dans un domaine scientifique, avoir au moins trois années d'expérience professionnelle et parler un anglais courant – indispensable pour apprendre le métier dans un contexte international.

Si avoir un diplôme d'ingénieur ou un master de sciences (naturelles, aéronautique, mathématiques, informatique) ou être médecin, chercheur ou pilote, est indispensable pour postuler, devenir astronaute, c'est aussi être un véritable couteau suisse: plongée, aviation, parachutisme, musique, langues et expériences étrangères. plus que des compétences techniques et scientifiques, les candidats doivent présenter des compétences opérationnelles.

Ce qu'on appelle les soft skills sont tout aussi importants. Il faut être capable de garder son calme sous la pression, rester motivé face à des horaires de travail irréguliers et des déplacements fréquents, s'adapter à son environnement, être un bon coéquipier par exemple.

On ne naît pas astronaute, on le devient

L'objectif de la sélection n'est pas de chercher des superhéros, mais de mettre en avant des personnes qui ont le potentiel pour le devenir.

A l'issue d'une première phase d'étude des dossiers, qui permet d'écrémer 90% des candidatures, les candidats sélectionnés doivent passer des tests psychotechniques et psychologiques, individuels ou en équipe, en tous genres: logique, orientation dans l'espace, capacité au multitâche, tests de mémoire, calcul mental. En tout, il y a une vingtaine d'épreuves intenses dont le but n'est pas d'observer si vous êtes ultra-performant pendant une minute, mais de tester votre motivation et d'analyser sur la durée si votre performance s'écroule ou résiste.

Après ces épreuves, il ne reste que quelques centaines de candidats. Pour eux, le marathon ne fait que commencer. Ils subissent des tests collectifs pour mieux comprendre les personnalités de chacun dans des contextes variés. Ici, l'objectif n'est évidemment pas de sélectionner les plus gros egos mais ceux qui s'intégreront au mieux dans une équipe, prendront les meilleures décisions sous pression, seront résilients, patients, persévérants, calmes, organisés et d'une bonne tolérance au confinement et aux espaces réduits.

Pour la petite centaine de candidats restants vient enfin la dernière phase avant la sélection finale: des tests médicaux très poussés pendant une semaine - cardiologue, neurologue, IRM, ophtalmologue et ORL notamment.

Qu'est-ce qui attend cette nouvelle promotion?

Pour ces nouveaux astronautes, l'aventure ne fait que commencer car ils doivent maintenant être formés. Ils seront amenés à réaliser chacun au moins deux vols d'une durée de six mois à bord de la Station spatiale internationale.

A bord de la station, pas de médecin ni de plombier. Les astronautes doivent être capables de tout faire et doivent donc tout apprendre sur le fonctionnement de la station pour être capables de la réparer.

La formation commence donc par dix-huit mois de formation théorique, avec au menu une remise à niveau dans de nombreux domaines: mécanique spatiale, propulsion, biologie, systèmes spatiaux, informatique, calcul de trajectoires, mais aussi médecine. L'entraînement se fera principalement au centre européen de formation des astronautes à Cologne, en Allemagne, mais les apprentis-astronautes seront amenés à voyager dans chaque pays contributeur de l'ISS, notamment aux Etats-Unis, en Russie, au Japon ou au Canada.

L'apprentissage théorique sera doublé de nombreuses heures dans des simulateurs grandeur nature afin de se préparer à toutes les situations: les futurs astronautes s'entraînent par exemple dans des maquettes des modules de la Station Spatiale Internationale. Ces modules leur permettent de voir les choses telles qu'elles sont dans la station et donc de pouvoir s'entraîner d'une part aux scénarios d'urgence (extinction incendie ou dépressurisation), et d'autre part (et surtout) à leur utilisation (PC systèmes, stockage, entre autres).

Quant à l'entraînement sur les véhicules spatiaux, les nouveaux astronautes vont s'entraîner soit à Moscou sur les Soyouz, soit chez SpaceX pour les Crew Dragon. Ils peuvent également s'entraîner dans d'immenses piscines qui reproduisent en partie les conditions des sorties extravéhiculaires dites «EVA», lorsqu'il faut sortir en dehors de la station spatiale internationale pour effectuer des réparations par exemple. Ces exercices en piscine se déroulent soit à Cologne, soit au Johnson Space Center.

Mais l'essentiel de leur entraînement reste quand même en salle de classe.

L'affectation à une mission

Ensuite, lorsque les astronautes auront été affectés à une mission – l'affectation à une mission peut parfois prendre des années, il leur faudra encore 18 mois pour s'y préparer spécifiquement.

En effet, chaque mission comprend de nombreuses expériences scientifiques qui seront menées à bord. Les astronautes doivent connaître les manipulations et protocoles qu'ils devront mettre en oeuvre une fois là-haut sur le bout des doigts.

Par exemple, lors de la mission Alpha, Thomas Pesquet a mené une centaine d'expériences, dont plusieurs conçues et pilotées depuis la France par le CADMOS (Centre d'aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales) – notamment sur le sommeil des astronautes et des expériences de «télérobotique» pour les tâches de guidage et de capture.

Il avait également testé une pince acoustique pour manipuler les objets à distance, ainsi que des emballages réutilisables – le recyclage étant un enjeu clé dans l'optique de vols longue durée. Côté biologie, Thomas Pesquet a aussi mené une expérience sur le blob, en même temps que 300 000 élèves à la surface de la Terre.

Cet article a été publié initialement sur The Conversation. Watson a changé le titre et les sous-titres. Cliquez ici pour lire l'article original

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