La justice bolivienne a ouvert une enquête contre l'ex-président bolivien Evo Morales qu'elle accuse d'avoir violé une mineure durant son mandat il y a huit ans, a annoncé jeudi le ministre de la justice.
«Nous avons pris connaissance, avec indignation, de délits graves qui restent impunis: je me réfère tout particulièrement à une fille, une fille violée à l'âge de 15, 16 ans», a déclaré le ministre de la justice César Siles.
«A la suite de ce viol, [la mère] a donné naissance à une fille et le père, reconnu dans l'acte de naissance, [est] M. Evo Morales Ayma», a ajouté le ministre.
M. Morales, 64 ans, a vu les procédures judiciaires à son encontre se multiplier récemment. Sans mentionner explicitement l'affaire, il a réagi sur le réseau social X:
M. Morales a gouverné le pays andin entre 2006 et 2019. Il a ensuite favorisé le triomphe électoral de Luis Arce, qui avait été son ministre de l'économie. Aujourd'hui en conflit, les deux dirigeants se disputent la direction du parti de gauche au pouvoir et la candidature de cette formation à la présidentielle d'août 2025.
M. Morales veut se présenter bien que la justice le lui ait interdit et tente, avec l'appui d'une aile de son parti, de faire céder les tribunaux.
Son ancien ministre de l'Intérieur, Carlos Romero, a affirmé cette semaine que le gouvernement avait lancé pas moins de cinq procédures judiciaires à l'encontre de M. Morales et que celui-ci vivait sous la protection d'agriculteurs dans son fief du Chapare (centre). (ats)