La réforme controversée du droit d'asile du gouvernement de Boris Johnson est en passe d'entrer dans la loi britannique, après avoir franchi mercredi un dernier obstacle au Parlement.
Après le rejet mercredi d'un amendement à la chambre des Lords, chambre haute du Parlement britannique, le texte entrera prochainement dans la loi, lorsqu'il aura reçu l'assentiment de la reine Elizabeth II.
Le texte propose également l'externalisation vers des pays tiers de l'examen des demandes d'asile. Le gouvernement conservateur a ainsi annoncé il y a deux semaines un accord avec Kigali pour envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement au Royaume-Uni.
Le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés dans la campagne du Brexit, mais le nombre de traversées illégales de la Manche a triplé en 2021, année marquée par la mort de 27 migrants dans un naufrage fin novembre. Face aux critiques, le gouvernement invoque la nécessité de dissuader les candidats à ces dangereuses traversées et de casser le trafic lucratif des passeurs.
Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés a regretté l'approbation du texte britannique qui «sape les lois et pratiques internationales établies en matière de protection des réfugiés».
Dans un communiqué, le haut commissaire Filippo Grandi s'est dit «préoccupé par l'intention du Royaume-Uni d'externaliser ses obligations de protéger réfugiés et demandeurs d'asile à d'autres pays», soulignant qu'une telle démarche va à l'encontre de «la lettre et l'esprit et la convention sur les réfugiés».
«L'horrible conflit en Ukraine a suscité un immense soutien du public» aux réfugiés, a ajouté l'ONG Oxfam, et «un rappel de l'importance d'un système d'asile juste et la nécessité de davantage de voies sûres et légales». (ats/jch)