Le Parlement canadien adopte de justesse le budget
Le gouvernement de Mark Carney a survécu à un vote de confiance lundi avec l'adoption, de justesse, par le Parlement canadien d'un projet de budget que le Premier ministre a présenté pour relancer l'économie du Canada, menacée par les droits de douane américains.
L'appui d'une députée de l'opposition soucieuse d'éviter de déclencher des élections anticipées et l'abstention de quatre autres parlementaires ont permis l'adoption du budget et le maintien au pouvoir de Mark Carney.
Le chef du gouvernement, tout en se félicitant de l'adoption du budget, a déclaré sur X:
En tout, 170 députés ont voté pour et 168 contre. Juste avant le vote, le gouvernement s'était assuré du soutien de la seule élue du Parti vert, Elizabeth May.
Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, avait critiqué les propositions du gouvernement, s'opposant à un budget qu'il avait qualifié de «budget carte de crédit».
Le Nouveau parti démocratique (gauche, 7 députés), qui a souvent soutenu par le passé les gouvernements libéraux, avait lui déploré un budget ne venant pas assez en aide aux travailleurs.
Mais après avoir sombré lors des élections d'avril, le parti n'a pas voulu provoquer la chute du gouvernement, qui aurait entraîné un nouveau scrutin.
Critiquant un budget «extrêmement décevant» et «très dommageable pour l'environnement», le député néo-démocrate Alexandre Boulerice s'est opposé au budget, mais a défendu le choix de deux de ses collègues de s'abstenir.
Le député a justifié:
Le Bloc Québécois, parti indépendantiste (22 sièges), a lui voté contre le texte.
Droits de douane
Le budget adopté prévoit de quasiment doubler le déficit pour 2025-26 (prévu à 78,3 milliards de dollars canadiens, soit 44,36 milliards de francs).
Mark Carney, ancien banquier central, soutient que ce budget, axé sur le lancement de grands projets d'infrastructures, était une réponse «audacieuse» aux bouleversements économiques mondiaux et aux attaques américaines.
Les politiques de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane à son allié et récemment stoppé toutes les négociations commerciales bilatérales, frappent déjà durement le Canada, faisant grimper le chômage et mettant sous pression les entreprises dans des secteurs cruciaux (automobile, aluminium, acier).
Avant le vote, le chef du gouvernement a affirmé lundi avoir de «bonnes nouvelles» devant le Parlement. «On crée des emplois et le taux d'inflation baisse», a-t-il assuré.
Les prix à la consommation, publiés le même jour par Statistique Canada, font en effet état d'une diminution de l'inflation, qui a atteint 2,2% en octobre.
Mais les droits de douane américains et l'incertitude qu'ils créent «coûteront à la population canadienne autour de 1,8% du PIB», avait affirmé Mark Carney la semaine dernière.
Les sondages montrent qu'une majorité de Canadiens ne souhaitaient pas de nouvelles élections aussi tôt après les dernières. Et 52% d'entre eux approuvent l'action de Mark Carney. (sda/ats/afp/svp)
