Le cas a été vu par beaucoup comme le symbole du sort des femmes autochtones dans un pays où elles font face à une violence disproportionnée, qualifiée de «génocide» par une enquête publique nationale en 2019.
Les corps de deux des quatre victimes de ce tueur avaient été jetés dans une décharge de Winnipeg (centre). Les autorités ont longtemps refusé que des fouilles soient entreprises estimant que leur coût était trop élevé et arguant de la dangerosité des déchets potentiellement toxiques.
Il aura fallu une grande mobilisation des familles et l'arrivée d'un premier ministre autochtone dans cette province du Manitoba pour que des recherches soient menées.
La police fédérale du Manitoba a confirmé que les «autres restes humains retrouvés lors des recherches à la décharge de Prairie Green ont été identifiés comme étant ceux de Marcedes Myran», selon un communiqué. Les restes de Morgan Harris, autre victime du tueur en série, avaient été identifiés le 7 mars.
Les familles des deux femmes, qui ont été violées, tuées, dépecées et jetées aux ordures, se sont relayées pendant des mois à proximité de l'immense décharge pour demander des recherches. Des restes du corps de Rebecca Contois, une autre victime de Jeremy Skibicki qui a subi le même sort, ont été retrouvés dans une poubelle et dans une autre décharge. Celui de la quatrième victime, une femme d'une vingtaine d'années non identifiée, est toujours manquant.
Le tueur en série Jeremy Skibicki a été condamné à de la prison à perpétuité pour ces meurtres pour lesquels il a spécifiquement ciblé des femmes autochtones rencontrées dans des foyers pour SDF.
Les femmes autochtones représentent environ un cinquième des victimes de féminicides au Canada, alors qu'elles constituent moins de 5% de la population féminine, selon les données officielles. (mbr/ats)