Facebook et Instagram bloqueront l'accès aux publications provenant de médias canadiens, a déclaré leur maison mère Meta. Cette annonce intervient en réaction à une loi tout juste votée qui oblige les géants du web à payer pour diffuser le contenu des médias locaux.
Par ailleurs, le groupe fondé par Mark Zuckerberg souligne avoir prévenu «à plusieurs reprises» que cette mesure serait prise.
«Si le gouvernement ne peut pas défendre les Canadiens contre les géants du web, qui le fera?», a réagi le ministre du Patrimoine Pablo Rodriguez:
Le bureau du ministre a également souligné qu'il avait «rencontré Facebook et Google cette semaine» et qu'il restait ouvert à de nouvelles discussions. La nouvelle loi oblige les géants du numérique à conclure des accords commerciaux équitables avec les médias canadiens pour les publications partagées sur leurs plateformes, sous peine de devoir recourir à un arbitrage contraignant.
Le mois dernier, le Premier ministre Justin Trudeau a reproché au géant de la Silicon Valley de bloquer l'accès de certains Canadiens aux informations en ligne lors de tests, déclarant que l'entreprise était «profondément irresponsable et déconnectée» en refusant de payer les journalistes pour leur travail:
Meta et Google ont indiqué effectuer des tests sur une petite partie de la population canadienne, restreignant leur accès à des sites d'informations. La nouvelle loi a pour objectif de soutenir le secteur de l'information au Canada qui, selon le gouvernement, est «en crise».
Ce texte est inspiré de celui adopté en 2021 par l'Australie, premier du genre au monde. Le projet de loi avait été facilement adopté après que Facebook et Google euent trouvé des accords afin d'éviter d'être soumis à un arbitrage contraignant.
Confrontée à la même situation, l'Union européenne a instauré en 2019 un «droit voisin» qui doit permettre la rémunération des éditeurs de presse pour les contenus utilisés par les plateformes en ligne. Après avoir rechigné, l'entreprise de Mountain View a signé en novembre des accords avec des journaux français, une première mondiale.
L'AFP (agence France Presse) a également signé avec Google, fin 2021, un accord qui rémunère l'agence pendant cinq ans pour ses contenus présentés par le géant américain, ainsi que deux contrats commerciaux, également d'une durée de cinq ans. (ats/jch)