Restriction d'eau en Catalogne, la Sicile en état de catastrophe naturelle: la sécheresse ne recule pas dans le pourtour méditerranéen, l'hiver n'ayant pas apporté les pluies habituelles, indique le réseau européen Copernicus mercredi dans ses derniers chiffres.
45,1% de l'Europe méridionale est affectée par la sécheresse des sols, dont 2,8% au niveau «alerte», selon les dernières données de l'European Drought Observatory (EDO) analysées par l'AFP, concernant la période du 1er au 10 février:
La situation s'est aggravée par rapport à fin janvier, mais reste un peu meilleure qu'à la même période de l'an dernier (31,3% du territoire).
L'ouest de la région méditerranéenne est en revanche particulièrement touché: le sud de l'Italie, la côte méditerranéenne espagnole, et surtout le nord du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. Alors que la pluie doit revenir au Maroc, seules des précipitations d'ampleur pourront compenser de tels déficits.
En cause: des températures parfois anormalement douces pour la saison - janvier a battu un nouveau record de chaleur mensuel à la surface du globe selon Copernicus - combinées à un manque de précipitations qui dure pour certaines régions depuis plusieurs mois, voire années.
Le 1er février, la Catalogne confrontée à «sa pire sécheresse depuis un siècle» selon le président du gouvernement régional Pere Aragonès, a été placée en état d'urgence, entraînant de nouvelles restrictions d'eau.
Le niveau des réservoirs de la région qui stockent l'eau de pluie est tombé sous la barre des 16%. En Algarve, dans le sud du Portugal, les réservoirs étaient également très bas fin janvier. Ces chiffres concernent la sécheresse des sols, visibles par les satellites de Copernicus, et non les nappes phréatiques en sous-sol.
En Italie, la Sicile a déclaré l'état de catastrophe naturelle pour cause de sécheresse début février, et en Sardaigne les agriculteurs ne peuvent utiliser que des quantités d'eau limitées.
Et le Maroc, où le thermomètre a récemment frôlé les 37°C, fait face à sa sixième année consécutive de sécheresse.
La situation climatique pourrait ne pas s'arranger. Selon les prévisions de l'EDO, le printemps pourrait être plus chaud que la normale en 2024 sur l'Europe et la Méditerranée. A cela s'ajoute un déficit important d'enneigement sur plusieurs massifs, ce qui compromettrait la recharge en eau des rivières dans les prochains mois. (ats/jch)