Le texte propose d'établir le fonds provisoirement, pour quatre ans, au sein de la Banque mondiale. Une idée que refusaient initialement avec force les pays en développement, accusant l'institution d'être aux mains des Occidentaux et inadaptée à leurs besoins.
«Il est maintenant impératif que nous activions et capitalisions rapidement le fonds», car «le monde n'a pas besoin d'un compte bancaire vide mais d'un fonds opérationnel qui puisse réellement faire la différence», a déclaré le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, dans un message lu aux délégués à l'issue de la réunion.
Le texte doit encore être finalisé et approuvé par les pays du monde entier lors de la 28e Conférence climat des Nations unies à Dubaï. Elle aura lieu à la fin du mois. L'adoption sur le principe du fonds avait constitué le résultat majeur de la COP27 en Egypte l'an dernier.
Et les débats à la COP28 s'annoncent encore houleux: «Bien que nous ayons accepté le texte, il reste en deçà de nombreuses demandes des pays en développement, à commencer par l'ampleur du fonds, les sources de financement, etc», a déclaré le délégué égyptien Mohamed Nasr lors de la réunion.
«Les recommandations sont faibles car elles ne font pas mention de la taille du fonds ni d'un plan clair de capitalisation», a abondé un représentant de l'ONG Climate Action Network.
«En outre, les États-Unis font pression pour que l'adhésion soit volontaire pour les pays développés», a-t-il ajouté, alors que les délégués des pays du sud défendaient une contribution obligatoire, en vertu de la responsabilité historique prépondérante des pays riches dans les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique.
En vertu de cette responsabilité historique, établie par la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique, les pays développés ont promis 100 milliards de dollars d'aide annuelle aux pays en développement. Mais leur défaillance jusqu'à ce jour à honorer cette promesse est devenue un motif de tension majeur dans les négociations climat, faisant craindre une contribution limitée des pays riches au nouveau fonds.
«Il est essentiel que l'éventail des contributions financières soit le plus large possible, et qu'il inclue des sources innovantes telles que les marchés du carbone, les mécanismes de taxation internationale et autres», a déclaré un porte-parole du département d'État.
Cet argument des États-Unis, partagé par l'Union européenne, s'inscrit dans un débat de plus en plus vif sur la nécessité d'élargir les sources de financement. Les besoins des pays du sud en la matière se chiffrent en milliers de milliards de dollars. Ils sont 100 fois supérieurs à l'aide publique des pays du nord. (vz/ats)