La banquise de l'Antarctique fond en été, et se reconstitue en hiver. Ce dernier s'achève actuellement dans l'hémisphère Sud.
Le 10 septembre, «la banquise de l'Antarctique a atteint une étendue maximale annuelle de 16,96 millions de km2», a écrit le National Snow and Ice Data Center (NSIDC).
L'étendue maximum atteinte cette année est de 1,03 million de km2 inférieure au précédent record, soit près de deux fois la superficie de la France. En février, en plein été austral, la banquise antarctique avait atteint un plus bas, avec une étendue minimum de 1,79 million de km2 - un record de fonte - selon le NSIDC.
Par la suite, la banquise s'est reformée à un rythme inhabituellement lent, malgré l'arrivée de l'hiver. Dans l'Arctique, où l'été se termine, la banquise a par ailleurs atteint son étendue la plus basse pour l'année, à 4,23 millions de km2, a annoncé le NSIDC. Il s'agit du sixième plus bas en 45 ans de données.
Durant plusieurs décennies, la banquise de l'Antarctique était restée stable, voire s'étendait légèrement. Et puis, les choses ont changé:
L'explication est sujet de débats chez les scientifiques, qui rechignent à établir un lien formel avec le réchauffement planétaire, tant les modèles climatiques ont peiné par le passé à prévoir les évolutions de la banquise antarctique.
Mais cette tendance depuis 2016 apparaît désormais «liée au réchauffement de la couche supérieure de l'océan», écrit l'observatoire américain.
La fonte de la banquise n'a pas d'impact immédiat sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l'eau salée déjà présente dans l'océan. Mais la banquise blanche réfléchit davantage les rayons du Soleil que l'océan plus sombre, et sa perte accentue ainsi le réchauffement climatique.
La perte de la banquise expose en outre davantage les côtes de l'Antarctique aux vagues, ce qui pourrait déstabiliser la calotte glaciaire, elle constituée d'eau douce. Sa fonte provoquerait une montée du niveau des océans catastrophique. (ats)