Le ministre émirati de l'Industrie, chef du géant pétrolier ADNOC et envoyé spécial pour le changement climatique, Sultan Ahmed al-Jaber, est le «président désigné pour la 28e Conférence des Parties (COP 28)», indique jeudi un communiqué de l'agence de presse officielle WAM.
«L'action climatique est une immense opportunité économique d'investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé», a aussi affirmé le magnat du pétrole.
«Premier PDG à présider une COP», Sultan al-Jaber dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l'entreprise émiratie d'énergies renouvelables.
Sa double casquette lui vaut toutefois des critiques de la part des militants de l'environnement. Harjeet Singh, de l'organisation Climate Action Network International, a par exemple affirmé:
«La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l'ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent.», a-t-il ajouté.
Les lobbyistes du secteur pétrolier et gazier étaient venus en force à la COP27 organisée en novembre en Egypte, avec un nombre en hausse de plus de 25% par rapport à la COP précédente à Glasgow, selon les associations. Le contingent le plus nombreux venait des Emirats arabes unis, suivi de la Russie.
Les Emirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, plaident pour une sortie graduelle des hydrocarbures, et se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050.
«Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessitera des réductions significatives des émissions, une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique et une aide accrue aux économies émergentes», affirme le communiqué publié jeudi, en référence à l'objectif fixé lors des précédents sommets de la COP.