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Macron reconnaît l'Etat de Palestine: un pari israélo-palestinien

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Emmanuel Macron à la tribune des Nations Unies à New York. 22 septembre 2025.Image: EPA
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Macron: un pari israélo-palestinien

Le président français Emmanuel Macron a reconnu lundi soir aux Nations Unies à New York l'Etat de Palestine. Un message d'espoir sans promesses, et un retour à l'esprit du plan de partage de 1947.
22.09.2025, 23:0323.09.2025, 08:10

Difficile, lorsqu’on souhaite la paix, de ne pas approuver le discours d'Emmanuel Macron, lundi soir, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. A 21h21, heure européenne, le président français a prononcé des mots emplis d’une solennité historique:

«Fidèle à nos engagements, pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine»
Emmanuel Macron

La France est le 154e pays à reconnaître la Palestine comme Etat. Parce qu’elle est le pays en Europe qui abrite la plus grande communauté juive et la plus grande communauté musulmane, parce que sa voix, bien que moins forte qu’au temps du général de Gaulle, compte malgré tout beaucoup encore, la démarche accomplie «aujourd’hui» par la France est un acte possiblement fondateur.

On ne dira pas que c’est un pas vers la paix, puisque, sur place, rien ne laisse entrevoir la paix: l’actuel gouvernement israélien ne veut pas d’Etat palestinien, la bande de Gaza est un quasi champ de ruines, le Hamas n’est pas défait, l’Autorité palestinienne est une autorité diminuée.

«Le temps est venu»

C’est donc un discours pour demain, pour dire non à la poursuite de la colonisation israélienne de la Cisjordanie, pour signifier au Hamas terroriste qu'il n'a plus sa place, qu'a adressé Emmanuel Macron, face à une délégation palestinienne visiblement émue et une délégation israélienne absente.

Tout au long de son intervention, il aura tenu une ligne d’équilibre, qui n'est pas le «en même temps» qu'on lui reproche, mais qui accorde aux deux parties le droit égal à l’existence. Parce que la folie en cours a commencé le 7 Octobre, il a eu raison de débuter son allocution en rappelant la nécessité de libérer les 48 otages israéliens restant à Gaza et raison de conditionner l’installation d’une ambassade française à Ramallah en Cisjordanie à cette exigence. Il n'a rien tu des souffrances des Palestiniens. «Le temps est venu d'arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. (...) Le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir», a-t-il prévenu.

Netanyahou ne lui a pas laissé le choix

Les personnes opposées à la reconnaissance, maintenant, de l’Etat de Palestine, diront que c'est en quelque sorte donner quitus au massacre du 7 Octobre. Ce n’est pas tout à fait faux et c'est terrible de se le dire. Mais, dès lors que le gouvernement Netanyahou n’entendait pas renoncer à son plan d’annexion totale niant aux Palestiniens tout droit à un Etat et, à terme, à pouvoir vivre librement sur leur terre, cette reconnaissance française est une manière de dire «non» à cette funeste perspective, contraire au plan de partage de 1947 – rejeté à l'époque par les Arabes – et au sionisme originel.

En écoutant Emmanuel Macron, on a pensé au discours prononcé par l’ex-ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, en 2003, à cette même tribune. Il avait alors, brillamment, porté la voix de la France qui refusait de s’associer à la guerre sans fondements des Etats-Unis et du Royaume-Uni en Irak. Depuis, Dominique de Villepin s'est quelque peu égaré.

Le discours d'Emmanuel Macron est un discours fort et digne. Il ne crée pas d'illusions. Il donne un cap humain là où il n'y a plus que cynisme et destruction. Cette voix méritait d'être entendue quand ne résonne plus que celle, sinistre, de Donald Trump. Rien, dans les mots d'Emmanuel Macron, ne permet de dire qu'il a donné des gages aux antisémites, qui, de toute manière, font feu de tout bois. «Jamais nous ne cesserons le combat existentiel contre l'antisémitisme», a-t-il averti.

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