Les bienfaiteurs du climat ne sont vraiment pas aidés. Déjà qu'il n'est pas simple de sensibiliser toute une population à sa propre perte, il faut qu'un zouave en pleine glissade narcissique vienne saloper d'un coup de crème hasardeuse la crédibilité du monde scientifique.
Parce que c'est de ça qu'on parle. Là. Par son acte, cet individu en fauteuil et perruque n'a pas alerté intelligemment sur la santé de la planète, mais inutilement sur la sienne. Après avoir défiguré la cage transparente de La Joconde, dimanche au Musée du Louvre, le vandale (36 ans tout de même) a été catapulté à l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police. Sans que Warhol n'ait eu à se retourner quinze minutes dans sa tombe.
Nous en aurons peut-être la confirmation dans quelques heures, mais l'homme n'a manifestement pas toute sa tête.
Sauf qu'il a choisi «Pensez à la planète!» Comme un réflexe. Un mimétisme à la mode. Parce qu'il fallait bien justifier ce «gros rien» par un «petit quelque chose». Parce que les smartphones crépitaient. Parce que si. Ou parce que ça. La Joconde? Rassurez-vous. Elle ronfle sagement depuis 2005 derrière un vitrage blindé où l’humidité et la température sont contrôlées.
En revanche, la température de la planète est toujours aussi hystérique et l'enjeu climatique (désolé pour lui) définitivement en vogue. Trop souvent pour les mauvaises raisons. Trop souvent par les mauvaises personnes. Devenir une cause prétexte à toutes les âneries, c'est probablement l'issue la moins noble pour une cause qui mérite au moins le même soin qu'une toile d'exception.
Militer en faveur du climat, pour une nouvelle et énième raison survenue dimanche au Louvre, c'est vraiment pas de la tarte.