Le tribunal du district central de Séoul a rejeté vendredi en fin de journée une demande des enquêteurs visant à prolonger la détention du président destitué Yoon Suk Yeol jusqu'au 6 février, estimant qu'il n'y avait pas «des motifs suffisants», ont annoncé les procureurs de Corée du Sud dans un communiqué.
Ces derniers ont, dès lors, renouvelé leur demande de détention prolongée. Ils doivent décider s'ils l'inculpent d'avoir pris la tête d'une «insurrection» et d'«abus de pouvoir», comme le recommande le Bureau d'enquête sur la corruption (CIO).
Pour rappel, Yoon Suk Yeol a été arrêté la semaine dernière lors d'un raid à l'aube pour insurrection, devenant ainsi le premier chef d'Etat sud-coréen en exercice à être détenu dans le cadre d'une enquête criminelle.
Son décret de loi martiale n'a duré que six heures avant d'être rejeté par les législateurs, qui ont forcé l'entrée du parlement, mais il a tout de même réussi à plonger la Corée du Sud dans la pire crise politique qu'elle ait connue depuis des décennies.
La semaine dernière, un tribunal a délivré un mandat d'arrêt à son encontre, estimant qu'il risquait de détruire des preuves, mais les enquêteurs ont déclaré que ce document original expirait mardi.
Yoon Suk Yeol a refusé de coopérer à l'enquête criminelle sur sa déclaration de la loi martiale, ses avocats faisant valoir que les enquêteurs n'ont pas d'autorité légale.
Le président suspendu fait également l'objet d'une audience distincte devant la Cour constitutionnelle qui, si elle confirme sa mise en accusation, le démettra officiellement de ses fonctions.
Une élection devrait également être organisée dans les 60 jours. Yoon Suk Yeol reste le chef de l'Etat sud-coréen malgré sa détention. (ag/ats)