A l'annonce vers 03h00 locales (18h00 heure suisse samedi) de sa décision de maintenir Yoon en détention pendant 20 jours, le Tribunal du district ouest de la capitale a déclenché une vague de fureur parmi les dizaines de milliers de manifestants rassemblés devant ses portes dès samedi.
Des partisans inconditionnels du dirigeant conservateur ont alors brisé des vitres et forcé les entrées pour faire irruption à l'intérieur. Les chaînes de télévision ont même montré un protestataire donnant des coups avec un bouclier floqué «Police».
Des journalistes ont vu des centaines de policiers se précipiter dans le tribunal pour en déloger des pro-Yoon en furie, l'autorité rapportant des dizaines d'arrestations au cours de cet «incident intolérable, illégal et violent».
Le rockeur sud-coréen Choi Jin-ho, 150 000 abonnés sur sa chaîne YouTube RockTV, s'est filmé en direct pendant l'assaut. Il a tourné son livestream durant sept heures, entouré de centaines d'autres sympathisants en colère du dirigeant coréen suspendu et arrêté mercredi pour sa tentative avortée d'imposer la loi martiale.
L'assaut d'un siège de la justice est «sans précédent» dans l'histoire de la Corée du Sud, affirme l'avocat et commentateur politique Yoo Jung-hoon.
Yoon, qui s'est dit «profondément choqué et attristé» par l'attaque du tribunal, s'est engagé dimanche à «persister, peu importe le temps que cela prendra, à rectifier toute injustice», malgré la décision de la Cour constitutionnelle concernant sa destitution et l'enquête pénale qui a conduit à son arrestation.
Le Tribunal a indiqué que son jugement était motivé par la crainte que Yoon Suk Yeol ne détruise des preuves. Ce dernier a déclaré qu'il tenterait de démontrer «le but et la légitimité de la déclaration de la loi martiale», dans un communiqué publié dimanche via ses avocats.
Il est sous le coup de plusieurs enquêtes, dont une pour «rébellion», accusé d'avoir fait vaciller la démocratie en déclarant par surprise la loi martiale le 3 décembre. (ats)