International
Corée du Sud

Le président sud-coréen jugé pour «insurrection»

Le président sud-coréen jugé pour «insurrection»
Yoon Suk-yeol avait plongé la Corée du Sud dans le chaos politique le 3 décembre, en décrétant la loi martiale.Keystone

Le président sud-coréen jugé pour «insurrection»

Le premier procès d'un président en exercice dans l'histoire de la Corée du Sud a démarré ce jeudi à Séoul. Le parquet accuse Yoon Suk-yeol, qui avait tenté d'instaurer la loi martiale, d'être le «meneur d'une insurrection».
20.02.2025, 06:4820.02.2025, 06:48
Plus de «International»

La première audience du procès pénal du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, accusé d'«insurrection» pour avoir tenté d'imposer la loi martiale, s'est tenue jeudi à Séoul. Son avocat a soutenu que son client avait agi pour empêcher une «dictature législative».

Ce premier procès d'un président en exercice dans l'histoire de la Corée du Sud s'est ouvert à 10h00 (02h00 en Suisse) dans une salle bondée du tribunal central de Séoul et avec d'importantes mesures de sécurité. La première audience, consacrée à des questions de procédure, s'est achevée environ 90 minutes plus tard.

Ce procès pénal est distinct d'une autre procédure en cours devant la cour constitutionnelle, appelée à confirmer ou infirmer la destitution de M. Yoon votée le 14 décembre par l'Assemblée nationale. Yoon Suk Yeol, 64 ans, est accusé d'«insurrection», un crime passible de la peine de mort ou de la prison à vie et qui n'est pas couvert par son immunité présidentielle.

Arrêté le 15 janvier après s'être retranché pendant des semaines, protégé par sa garde rapprochée, dans sa résidence de Séoul, M. Yoon a été inculpé le 26 janvier et placé en détention provisoire pour six mois.

Le président n'a pas parlé

Le parquet, qui accuse le président d'être le «meneur d'une insurrection», a requis jeudi son maintien en détention, invoquant «la possibilité que l'accusé influence ou persuade les personnes impliquées dans l'affaire».

M. Yoon, présent à l'audience, n'a pas pris la parole. Son avocat a pour sa part demandé au tribunal d'annuler l'acte d'inculpation, fruit selon lui d'une «enquête illégale».

Le président conservateur avait plongé la Corée du Sud dans le chaos politique le 3 décembre en décrétant la loi martiale et en envoyant l'armée au parlement pour tenter de le museler. Il avait dû faire marche arrière six heures plus tard, les députés étant parvenus à se réunir en urgence et à voter une motion exigeant le retour au régime civil.

«Dictature parlementaire»

Le président avait justifié son coup de force par le fait que le Parlement, dominé par l'opposition, bloquait l'adoption du budget de l'Etat. Dans une allocution télévisée surprise, il avait dit vouloir «protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes» et «éliminer les éléments hostiles à l'Etat».

«La déclaration de la loi martiale n'avait pas pour but de paralyser l'Etat, mais plutôt d'alerter l'opinion publique sur la crise nationale provoquée par la dictature législative du parti dominant de l'opposition, qui avait paralysé l'administration.»
L'avocat du président

«Symboliquement, pour souligner le problème de la dictature parlementaire, seule une petite force de 280 soldats a été déployée, strictement pour maintenir l'ordre, avec des instructions claires selon lesquelles ils ne devaient pas être équipés de balles réelles. En outre, le déploiement effectif des forces n'a eu lieu qu'après la déclaration, et aucune personne n'a été blessée», a-t-il ajouté.

M. Yoon reste officiellement le président en attendant le verdict de la cour constitutionnelle. Cette dernière doit se réunir jeudi à 15h00 locales (08h00), quelques heures à peine après le début du procès criminel, pour sa dixième audience, probablement l'une des dernières avant que les huit juges ne se retirent pour délibérer. Ils ont jusqu'au 10 juin pour rendre leur verdict. (ats)

Un escalator s'emballe et fait 14 blessés en Corée du Sud
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
L'Ukraine produit toujours plus de drones de combat: voici les chiffres
Chaque jour, la Russie attaque l'Ukraine avec des drones et des missiles. Kiev se défend avec sa propre production.

Raffineries de pétrole en feu, dépôts de munitions endommagés, explosions dans des aéroports: l'Ukraine est de plus en plus capable d'atteindre des cibles en Russie par ses propres moyens. Ces attaques en Russie sont rendues possibles grâce aux drones que le pays produit lui-même à grande échelle. En l'espace de deux ans, la production militaire a été multipliée par dix. Cette accélération de la production se répercute sur les champs de bataille: 40% des armes et des munitions sont de fabrication nationale, indique Euromaidan Press.

L’article