On doit la découverte aux recherches conjointes du CHUV et de l’EPFL, dont les travaux ont été publiés dans la revue Nature Microbiology. Ce nouvel anticorps, baptisé «P2G3», montre une activité neutralisante très puissante contre tous les variants préoccupants du coronavirus, y compris ceux d'Omicron.
Cette découverte ouvre des perspectives d'utilisation en tant que médicament destiné à protéger les personnes à risque, notamment immunodéprimées, ainsi qu'à de nouveaux traitements préventifs.
L’anticorps, dénommé P2G3, a été isolé à partir d’un donneur précédemment infecté et vacciné deux fois.
Il confère une protection complète chez les singes lorsqu’il est utilisé de manière prophylactique (c'est-à-dire avant l'infection), et démontre également une grande efficacité thérapeutique (soit après l'infection), a indiqué le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) dans un communiqué.
Si cette recherche a été réalisée avant l’émergence des variants BA.4 et BA.5 d'Omicron, des données récentes indiquent que l'anticorps P2G3 maintient son activité neutralisante. Des essais cliniques débutant en août 2022 devraient le confirmer.
En se liant à une région spécifique de la protéine Spike, «P2G3» peut empêcher le virus de se lier au récepteur ACE2 présent sur les cellules ciblées par l'infection. De plus, en se liant à ce site, P2G3 évite les mutations chez tous les variants, contrairement à presque tous les anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2 autorisés ou à des stades avancés d’évaluation clinique.
Ces études structurelles montrent en outre que P2G3 et P5C3, un autre anticorps à spectre large précédemment identifié par les groupes du CHUV et de l’EPFL, se lient à des sites distincts de Spike, démontrant leur complémentarité. (mbr/ats)