Voilà des années que l’hypothèse d’une crise sanitaire nous pend au nez, comme le mentionnait Bill Gates, entre autres, lors d’un Ted talk aux intonations prophétiques. Au Royaume-Uni, certains scientifiques ont interpellé Boris Johnson afin que le pays décide d’anticiper la prochaine épidémie. Qui pourrait tout à fait être d’une gravité supérieure à celle-ci.
La professeure Sarah Gilbert, qui dirige l’équipe à l’origine du vaccin d’Oxford, estime qu’il est désormais temps de prendre les avertissements en compte et de se préparer pour la prochaine pandémie, rapporte The Independant. Il est donc capital, pour les scientifiques, que le gouvernement ne baisse pas la garde afin d’éviter à tout prix une nouvelle catastrophe. Pour le moment, le Covid a fait 126’000 victimes en Grande-Bretagne.
De son côté, le professeur Horby, qui fait partie du groupe de conseil du gouvernement sur les maladies, nouvelles et émergentes, déplore la capacité d’oubli de l’être humain. Pour exemple, le Sars a été oublié après quelques années. «Sept ou huit ans plus tard, certaines personnes parlaient d’un retour du virus, mais personne ne les a écoutées. Mais le virus n’avait pas disparu et il lui a fallu vingt ans pour revenir. Il est important que les gens aient une vue à plus long terme.»
Le professeur Mark Walport, conseiller scientifique du gouvernement britannique de 2013 à 2017, affirme au journal que les pays ont tendance à se concentrer sur le dernier désastre au lieu de penser au prochain.
Les scientifiques s’accordent également pour dire qu’il est capital de s’interroger sur le fonctionnement et les conséquences des restrictions budgétaires du système de santé, régulièrement amputé de ses financements depuis les 15 dernières années. (ade)