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Présidentielle américaine 2024: Ron DeSantis abandonne

Avec l'abandon de DeSantis, l'ambiance est mortifère au New Hampshire.
Avec l'abandon de DeSantis, l'ambiance est mortifère au New Hampshire.images: getty, montage: watson

Ron DeSantis «out»: la prochaine étape des primaires sera un désastre

Alors que Ron DeSantis vient d'abandonner la course à la présidence, l'ambiance est mortifère au New Hampshire. L'étape de mardi reste cruciale, mais les débats TV ont été annulés et, en coulisses, la «ferveur a disparu, tout est déjà mort». Même chez Nikki Haley, désormais seule à pouvoir créer la surprise face à Trump le bulldozer.
22.01.2024, 06:0322.01.2024, 08:17
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Sur le papier, le New Hampshire est une étape capitale. Mardi soir, on saura si Donald Trump est inexorablement l'unique candidat crédible à envoyer à Washington. Face à lui, Nikki Haley a encore toutes ses chances de frôler le milliardaire du bout des doigts, même si Ron DeSantis s'est rallié à Trump après avoir abandonné la course à la Maison-Blanche, dimanche. Le retrait du gouverneur de Floride juste avant la primaire du New Hampshire reste une surprise, même si le moisi rongeait sa campagne depuis de longs mois.

La dernière étude de l'institut 538, samedi, était d'ailleurs sans pitié pour Ron DeSantis.

  • Trump: 47%
  • Nikki Haley: 34%
  • Ron DeSantis: 5%

Après sa véritable razzia réalisée la semaine dernière, Trump est quasi assuré de repartir du New Hampshire avec une nouvelle victoire dans la poche. Cet Etat n'étant pas organisé en caucus, n'importe qui pourra glisser un bulletin de vote dans l'urne. Une réelle opportunité pour l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, qui reste persuadée de pouvoir séduire les centristes et les indépendants d'un coin de pays moins buté, moins conservateur et moins farouchement évangélique que l'Iowa. Suffisant?

Malgré des sondages qui lui promettent un score tout à fait honorable, la distance qui la sépare du potentiel futur «dictateur» autoproclamé demeure vertigineuse. Et telle une carotte au bout d'un bâton un peu humide, de sérieux donateurs républicains lui font miroiter de gros sacs de billets verts, à la condition que, mardi soir, elle brille de mille feux.

«Si Nikki Haley rate le coche dans le New Hampshire, nous n'allons pas investir dans un trou à rats»
Un puissant donateur, au Financial Times, samedi.

Pour briller, la candidate de 52 ans doit réussir un grand écart et insuffler deux messages différents: un premier aux électeurs modérés qui détestent Donald Trump, un autre aux conservateurs disposés à lui offrir une chance. Le hic, c'est le beurre et l'argent du beurre n'est pas souvent au rendez-vous en politique américaine. Alors, vu l'enjeu, on aurait pu imaginer une Nikki Haley battant le pavé sous une météo glaciale, enchaînant meetings, serrages de pinces et courtes nuits.

Il n'en est rien. Ou presque.

Non seulement ses sorties se sont limitées au minimum syndical, mais elle lorgne déjà publiquement sur la suite, le 24 février, en Caroline du Sud, dont elle a été gouverneure de 2007 à 2011. Pire encore, vendredi, le New Hampshire était déjà de l'histoire ancienne pour les trois candidats. Nikki annonçait avoir dépensé 4 millions de dollars pour une campagne d'affichage dans son fief de Caroline du Sud, et Ron DeStantis pensait déjà à la manière dont il allait quitter le navire (en sautant sans gilet de sauvetage).

On est bien loin des promesses faites en fin d'année dernière, lorsque Nikki Haley jurait vouloir «toucher toutes les mains» et «répondre à toutes les questions», durant cette deuxième étape cruciale. Comme s'il fallait confirmer la débâcle du New Hampshire, CNN et ABC ont été contraintes d'annuler leur débat télévisé, faute de candidats motivés.

«La ferveur a disparu. Tout est mort ici. Et c'est probablement la première fois depuis 1980 que je vois une élection se dérouler sans qu'il y ait de débat»
Dave Carney, un stratège républicain du New Hampshire, à Politico, vendredi.

De son côté, Donald Trump s'est borné à insulter ses adversaires et à inviter ses soutiens de luxe, sur scène, afin qu'ils louent son talent comme s'il n'était plus qu'à deux pas de la Maison-Blanche. Parmi eux, Vivek Ramaswamy, Elise Stefanik ou encore Tim Scott, l'ancien meilleur allié de Nikki en Caroline du Sud. Et ce sont tous des vice-présidents potentiels. De quoi alimenter une nouvelle fois les rumeurs et réduire le New Hampshire à un détail de la primaire.

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Tim Scott, ancien candidat, un soutien bruyant de Trump.Getty Images North America
CONCORD, NEW HAMPSHIRE - JANUARY 19: Rep. Elise Stefanik (R-NY) (L) joins Republican presidential candidate and former President Donald Trump during a campaign rally at the Grappone Convention Center  ...
La représentante Elise Stefanik, nouvelle groupie MAGA.Getty Images North America

Enfin, sachez que l'étape du New Hampshire aurait théoriquement dû compter pour les démocrates. Mais en raison d'un calendrier défavorable au président Biden (la faute à une administration vengeresse à majorité républicaine), le rendez-vous de mardi se résumera à une inoffensive sauterie entre candidats mineurs, qui n'ont aucune de chance de piquer sa place à Joe Biden.

C'est du jamais vu.

Bien sûr, maintenant que Ron DeSantis a abandonné la course, tous les regards sont tournés vers Nikki Haley et la surprise est encore possible. Mais, à l'heure où la démocratie américaine est particulièrement bousculée et où un parti républicain avance dangereusement vers le sacre de Donald Trump, la primaire du New Hampshire ressemble à un numéro de cirque. Au centre du chapiteau, des candidats qui agissent comme des enfants gâtés. Bouffés par la résignation ou… un trop-plein d’assurance.

Donald Trump dédicace la poitrine d'une jeune femme
Video: watson
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