C’est une tradition bien ancrée aux Etats-Unis: lorsqu’un ancien président passe l'arme à gauche, les drapeaux du pays sont mis en berne pendant 30 jours. Une façon de saluer l’héritage et la mémoire de ceux qui ont dirigé la première puissance mondiale.
Or, ce calendrier tombe cette fois-ci en plein sur une autre tradition américaine: l’investiture d’un nouveau président. Et pas n’importe lequel. Donald Trump, qui reprendra les rênes le 20 janvier, a vu rouge lorsqu'il a appris que les drapeaux ne flotteront pas au vent.
Sur son réseau social Truth Social, le milliardaire s’est lancé dans l'une de ses fameuses diatribes:
Une sortie qui, sans surprise, a déclenché un torrent de réactions. Mais Trump ne s’est pas arrêté là. Selon lui, jamais un président entrant n’a eu à supporter une telle «honte» lors de son investiture. «C’est une première dans l’histoire. Personne ne veut voir ça, et aucun Américain ne peut en être heureux», a-t-il ajouté, outré. On imagine ses collaborateurs, déjà au bout du rouleau avant même le début de ce nouveau mandat présidentiel.
Le protocole, pourtant, n’a pas bougé d’un iota. Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, a rappelé que l’hommage à Jimmy Carter n’était «ni discutable, ni négociable». Pour rappel, l'ancien président a eu l’outrecuidance de décéder à l’âge de 100 ans le 29 décembre dernier, soit moins d’un mois avant l’investiture de Donald Trump, bousculant ainsi le futur président.
Le 39e président des Etats-Unis, à la tête du pays de 1977 à 1981, a marqué l’histoire, notamment par son engagement post-présidence. Le maintien des drapeaux en berne jusqu’au 28 janvier, soit une semaine après l’investiture de Trump, relève d’un respect «élémentaire».
Dans ce climat tendu, la question divise. Pour les uns, l’hommage prime sur tout, même sur l’investiture. Pour d’autres, (et en l’occurrence, souvent les supporters de Trump), c’est une offense faite à un président qui «mérite» des drapeaux hauts et fiers pour célébrer son retour au pouvoir. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #RespectCarter et #TrumpIsBack se livrent un duel de popularité.
Malgré sa colère, Donald Trump a annoncé qu’il se rendra au service commémoratif de Jimmy Carter prévu le 9 janvier prochain à Washington.