Les deux Boeing 747 actuellement utilisés par Donald Trump transportaient déjà papa Bush. Des appareils qui ont plus de trente ans de vol et «nécessitent un entretien intensif». L’impatience du 47e président des Etats-Unis n’est donc pas totalement gratuite.
Une enquête du New York Times a mis le nez dans le cockpit présidentiel pour savoir pourquoi le milliardaire semble remuer ciel et terre pour recevoir au plus vite les deux avions en cours de fabrication pour devenir les nouveaux Air Force One, commandés il y a plus de trois ans.
Oui, Boeing est à la bourre et Trump ne comprend pas.
Selon le New York Times, «l’armée de l'air s'est déjà engagée contractuellement à verser à Boeing 3,5 milliards de dollars sur les 4,3 milliards de dollars prévus au total pour le projet». Et les deux nouveaux bunkers volants auraient dû être livrés l’année dernière.
Des sources proches de la direction de la société semblent très pessimistes, puisque le colis pourrait ne pas être livré avant la fin du mandat de Donald Trump. Inimaginable pour le leader MAGA, qui explore désormais toutes les pistes pour calmer son immense frustration. Parmi elle, son arme fatale, son bras droit, son bro: Elon Musk. Connu pour ses saignées quand il s’agit de productivité, le patron de SpaceX aurait déjà sommé Boeing d’en livrer au moins un dans l’année.
Sinon? Les alternatives sont déjà dans les starting-blocks. Et les sociétés d’Elon Musk pourraient très bien faire le boulot à la place de Boeing, du moins selon Trump. Au diable la menace d’un énième conflit d’intérêts.
Parmi ces alternatives, on trouve encore un Boeing 747-8 basé à Doha, au Qatar. Si le propriétaire de cet avion est tenu secret, ses exploitants sont... suisses. Selon le New York Times, Donald Trump a même pu tester l’appareil sur l’aéroport de Palm Beach le week-end dernier. Une course d’école rendue possible par Global Jet, basée à Genève.
Le 747-8 est un avion qui se négocie aujourd’hui à plus de 400 millions de dollars, selon Corporate Jet Investor, cité par le New York Times. Quoi qu’il en soit, le principal problème des alternatives aux deux appareils toujours en construction chez Boeing, et envisagées par Donald Trump, concerne la sécurité.
Pour rappel, Air Force One est censé pouvoir devenir le poste de commandement du président lors d’une guerre ou d’une attaque nucléaire. Et mettre l’avion qatari aux normes militaires américaines prendrait au moins autant de temps que... d’attendre la livraison des nouveaux 747.
Des normes de sécurité d’ailleurs renforcées par Donald Trump durant son premier mandat et... qu’il serait soudain prêt à adoucir, si ça peut apaiser son obsession d’avoir un avion tout neuf «le plus rapidement possible».
De son côté, Boeing enchaîne les galères et pas seulement avec ses avions de ligne. Dans le cadre de la construction des deux potentiels futurs Air Force One, il a notamment été découvert que «les autorisations de sécurité avaient expiré pour de nombreux de leurs employés» et que des bouteilles vides de tequila jonchaient le sol des appareils en développement.
Bref, ce n’est pas encore gagné.