«Pour que le match soit juste, Barron Trump débattra avec Joe Biden.» Nous sommes le 22 juillet 2023 et Donald enchaîne les tacles satiriques dans les genoux de son ennemi démocrate. Pour la première fois depuis sa naissance, le 20 mars 2006 à New York, l'unique enfant de Donald et Melania se retrouve mis en scène et catapulté dans une campagne électorale de papa.
Les détracteurs de Trump ne manqueront pas de souligner l'ironie de cette tactique, alors que les parents clament sans cesse vouloir le protéger des projecteurs et des affaires du patriarche. Il faut dire que, comme tout enfant de président des Etats-Unis, Barron n'a pas échappé aux flèches empoisonnées d'une certaine presse américaine. On a longtemps moqué ses mimiques étranges et sa dégaine «indigne» d'un gamin qui crèche à la Maison-Blanche.
A dix ans, alors qu'il traînait logiquement la patte derrière le couple présidentiel, ça tirait à boulets rouges sur ses t-shirts «informes» et ses shorts de «plagiste». Les photographes s'en donnaient d'ailleurs à cœur joie. A sa décharge, il est le plus jeune enfant de président à avoir emménagé à la Maison-Blanche, depuis JFK Jr en 1961.
Face aux incessantes railleries, la fille d'un ancien président démocrate, qui fut elle aussi la cible des journalistes en son temps, volera bruyamment au secours de «Little Donald».
Une époque qui est sans doute révolue. Barron William Trump, américain par son père et slovène par sa mère, a fêté ses 18 printemps mercredi. Le dernier enfant du magnat de l'immobilier est désormais majeur. Alors qu'il n'a longtemps été photographié qu'en compagnie de ses géniteurs, ce jeune adulte devrait logiquement prendre du galon médiatique ces prochains mois. D'autant que les menaces plus ou moins détournées ont déboulé alors que les bougies de son gâteau étaient encore chaudes.
Mike Sington supprimera sa publication dans la foulée, après avoir suscité l'indignation dans le clan républicain. Dans un message privé à Newsweek, il expliquera qu'il a été «mal compris», que «certains pourraient profiter de son entrée dans l'âge adulte pour se déchaîner sur lui» et qu'il ne lui voulait «aucun mal».
Etant donné que Trump a toujours placé les membres de sa famille comme des pions sur l'échiquier de sa carrière, l'ancien cadre de NBC soulève néanmoins une question légitime. Davantage que Donald, c'est Melania qui doit se la poser tous les jours, en cette année charnière dans la vie du patriarche: quel rôle va-t-il (ou veut-il) jouer le petit Barron devenu grand, jusqu'au 5 novembre? Alors que sa maman n'a toujours pas mis ses deux talons de 15 dans la campagne électorale, se bornant à dire aux journalistes qui la questionnent à ce sujet de «rester à l'écoute», son bébé chéri va aimanter tous les regards.
Alors qu'elle a toujours privilégié son fils à son couple ou à son travail (elle s'est éloignée des podiums dès sa naissance), Melania va devoir, d'une manière ou d'une autre, couper le cordon et s'accommoder des points communs qu'il partage avec son époux. Si Barron a hérité de ses mèches folles, de son allure et de son style vestimentaire, il a très vite montré beaucoup de fierté un peu maladroite pour sa carrière. Au point d'affirmer, à l'âge de 5 ans, vouloir «faire des affaires et du golf comme papa».
Même si Trump prétendait «savoir comment changer des couches», il n'a pas bordé le gamin très longtemps. Certains biographes vont même jusqu'à affirmer que «Barron ne fait pas vraiment partie de la vie de son père» et que Melania l'a élevée seule, avec le soutien de grands-parents slovènes «très présents».
C'est Melania qui lui flanquera le surnom de «Little Donald», tellement le gamin semblait malgré tout hypnotisé par l'aura de daddy Trump. Littéralement couvé par sa maman, Barron n'en reste pas moins un «nepo baby» de classe mondiale. Après avoir dormi dans une chambre d'enfant s'étendant sur la totalité d'un étage de la Trump Tower, il a joué au ballon dans les jardins de la Maison-Blanche. Sans oublier qu'être brandi comme un trophée par son papa, sur le plateau d'Oprah en 2006 alors qu'il n'a que 2 mois, a peut-être bien forgé de solides ambitions.
S'il se chuchote que «Donald Trump se débrouille très bien sans sa famille» une fois sur les routes de la campagne, il pourrait facilement décider d'embarquer sa nouvelle arme de séduction avec lui, dans les moments les plus délicats, ne serait-ce que pour afficher une famille soudée.
Mais pour l'heure, Barron, passionnée de football américain et collectionneur de baskets, doit choisir son université et gérer son statut de petite sensation des réseaux sociaux. Discret et particulièrement introverti, il devient une cible de choix dès qu'il s'affiche à côté d'un père qu'il dépasse désormais de quelques bons centimètres.
Selon des sources proches de la famille, il paraît que le 45ᵉ président des Etats-Unis digère assez mal l'idée d'être plus petit que son fils. Dernièrement, le youtubeur conservateur et proarme Brandon Herrera, s'est méchamment payé la tête du fils Trump, en le comparant à un «bigfoot» venu d'une «autre planète».
Pour l'anecdote un peu glauque, il faut savoir que c'est Donald Trump qui a suggéré de baptiser son dernier fils Barron. Un prénom particulier, mais dont les origines le sont encore davantage.
Alors qu'il n'était qu'un promoteur immobilier new-yorkais dans le vent, Trump contactait la presse pour se vanter des coucheries que, soi-disant, il collectionnait avec de grandes stars, y compris Madonna. Le milliardaire le faisait évidemment derrière un pseudonyme. On vous le donne en mille? John Barron.
Sympa l'hommage, non?