La communauté américaine du renseignement a invalidé une thèse utilisée par Donald Trump pour expulser plus de 200 Vénézuéliens vers une prison au Salvador. Elle a estimé que le gang Tren de Aragua n'est pas lié au régime du président Nicolas Maduro, selon une note rendue publique lundi. Ce mémo rapporte:
Le document, publié par le bureau de la directrice du renseignement national américain (DNI) à la demande de la Fondation pour la Liberté de la Presse, a été mis en ligne par le quotidien new-yorkais.
Cette «évaluation de la communauté du renseignement» concorde avec les conclusions d'un précédent rapport, évoqué en mars par le New York Times, selon lequel les agences du renseignement américain ne croient pas au contrôle des activités du gang criminel aux Etats-Unis par le gouvernement vénézuélien.
Après la publication de l'article du New York Times, citant des responsables ayant requis l'anonymat, le ministère de la Justice avait répliqué en annonçant l'ouverture d'une «enquête pénale sur la fuite sélective d'informations inexactes et néanmoins classifiées de la communauté du renseignement au sujet de Tren de Aragua».
Le ministère avait alors déploré des «tentatives à motivation politique de l'Etat de l'ombre pour saper le programme du président Trump par la fuite de fausses informations».
Le gang multinational, désigné «organisation terroriste» par Washington, est visé par l'invocation d'une loi d'exception de 1798, utilisée jusqu'alors uniquement en temps de guerre, pour chasser du territoire des migrants accusés d'être des criminels.
Fin mars, l'administration Trump a ainsi envoyé au Salvador 238 Vénézuéliens, accusés d'être des membres du Tren de Aragua. Les autorités américaines n'ont pas expliqué dans le détail comment elles avaient identifié l'appartenance au gang de ces migrants illégaux.
Des avocats ont pour leur part dénoncé le fait que ces identifications reposaient, au moins en partie, sur les tatouages qu'ils portaient. Les proches des expulsés clament leur innocence et estiment injuste leur transfèrement vers une prison de haute sécurité au Salvador. (jah/ats)