International
Donald Trump

100 jours de Trump: il ne fait «que commencer»

President Donald Trump gestures to reporters as he walks on the South Lawn of the White House in Washington, Tuesday, April 29, 2025. (AP Photo/Jose Luis Magana)
Trump
Donald Trump fête ses 100 jours de mandat.Keystone

100 jours de Trump: il ne fait «que commencer»

Pour marquer ses 100 jours depuis son retour au pouvoir, le président américain a donné un meeting dans le Michigan dans une ambiance de campagne électorale. Sur un ton triomphaliste et agressif, il a tiré un premier un bilan on ne peut plus flatteur de son début de mandat.
30.04.2025, 06:3030.04.2025, 08:26
Plus de «International»

«Nous ne faisons que commencer», a promis le président américain Donald Trump mardi, en marquant sur un ton triomphaliste et agressif un début de mandat frénétique, qui a ébranlé le monde. Il a vanté les «100 jours les plus réussis» de l'histoire américaine.

«Faire campagne me manque», a cependant lâché le milliardaire républicain de 78 ans, devant ses partisans dans le Michigan lors d'un long discours ressemblant à s'y méprendre à ceux qu'il prononçait comme candidat.

Joe Biden «l'endormi», les médias «menteurs», les juges «communistes», les pays alliés qui «nous ont pillés plus que nos adversaires en matière de commerce», les opposants démocrates traités de «gauchistes cinglés», le chef de la banque centrale Jerome Powell qui «ne fait pas du très bon boulot», l'idéologie «woke» et les éoliennes: toutes les bêtes noires de Donald Trump y sont passées.

Il dirige l'Amérique «et le monde»

Il a défendu son offensive protectionniste, promesse, selon lui, d'un nouvel «âge d'or» économique, ainsi que ses opérations d'expulsions d'immigrés en situation irrégulière. La foule a scandé «USA! USA!» devant une vidéo montrant des hommes menottés et entravés, filmés en train de se faire raser la tête.

Les droits de douane «vont être un peu pénibles maintenant, mais, à l'avenir, tout sera américain», a dit Sara Azar, 55 ans, avant que le rassemblement ne commence. Shah Mahdi, chauffeur de poids lourd de 40 ans, a vanté «un homme qui tient parole. Il a dit que la frontière serait sûre, et il l'a fait».

L'une des plus proches conseillères du républicain, Margo Martin, a même lancé sur scène: «Trump 2028, cela vous parle-t-il?» en référence à un hypothétique troisième mandat, ce que la constitution interdit.

Du moment où il a levé la main pour prêter serment le 20 janvier, le républicain s'est imposé comme seul centre de gravité de la vie publique américaine et il a entraîné la planète dans son orbite chaotique. «Je dirige le pays et le monde», s'est-il félicité lundi dans un entretien avec The Atlantic, en assurant auprès des reporters du mensuel qu'il «passait un très bon moment».

Sa cote de confiance a fortement chuté

Ce n'est pas le cas de tous les Américains, déboussolés par le bras de fer commercial qu'il a engagé avec la Chine et dans une moindre mesure avec le reste du monde. «Tout ira bien», a voulu rassurer le président américain sur ABC mardi soir, estimant que les droits de douane massifs visant la Chine étaient une «bonne» chose et que Pékin les avait «mérités».

Rien d'étonnant à ce que Donald Trump, dont la carrière politique s'est faite en creusant les divisions, ne connaisse pas l'état de grâce accompagnant généralement les débuts d'un président. Mais les sondages d'opinion s'accordent pour constater une glissade abrupte de sa cote de confiance, nourrie principalement par les doutes sur l'économie.

D'après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement «approuvent» la manière dont Donald Trump mène sa présidence.

Il a bouleversé le rôle des Etats-Unis

«Trump n'a rien fait pour améliorer la vie des familles de la classe moyenne et ces dernières commencent à regretter leur choix», a assuré dans un communiqué le parti démocrate, qui souffre d'un profond discrédit selon les enquêtes d'opinion.

Le président américain a totalement bouleversé le rôle international de la première puissance mondiale, qui à l'entendre aurait tout intérêt à se replier sur une sphère d'influence régionale, étendue si possible au Groenland, voire au Canada.

Le républicain a signé au total plus de 140 décrets, dont beaucoup ont été bloqués en justice, pour attaquer ses adversaires politiques, lancer une politique d'expulsions massives d'immigrés en situation irrégulière et démanteler la bureaucratie fédérale avec l'aide de son allié milliardaire Elon Musk. 64% des personnes interrogées dans le sondage Washington Post/ABC News jugent qu'il va «trop loin» dans sa tentative d'étendre les pouvoirs présidentiels.

Le président américain a affirmé sur ABC qu'il «détesterait» que des Américains pensent qu'il s'arroge trop de pouvoirs. «Je fais une chose: je rends sa grandeur [aux Etats-Unis d'] Amérique». (jzs/ats)

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Il y 10 ans, Donald Trump débarquait comme un boulet de canon
Il y a maintenant une décennie, l'homme d'affaires Donald Trump annonçait qu'il se lançait dans la course à la présidentielle américaine et devenait politicien. Dix ans plus tard, on s'en souvient encore.

Il descend tranquillement sur un escalator et fait des signes à un petit public. C'est ainsi que l'homme politique le plus turbulent, détesté comme adulé du début du 21e siècle, a débarqué dans la vie de nombreuses personnes qui ne le connaissaient pas encore. Il y a exactement dix ans, le 16 juin 2025, Donald Trump descendait un des escalators de sa Trump tower, à New York, accompagné de son épouse Melania.

L’article