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Droits humains

Brésil: graves accusations contre le constructeur chinois BYD

Graves accusations contre le constructeur automobile chinois BYD

Construction vehicles sit idle at the BYD factory, in Camacari, state of Bahia, Brazil, Friday, Jan. 27, 2024. (AP Photo/Raphael Muller)
Le chantier de construction de l'usine BYD, à Camacari, au Brésil, est à l'arrêt.Keystone
Le Brésil enquête sur un possible trafic international impliquant des ouvriers chinois sur le chantier d'une usine du géant de l’électrique BYD.
03.01.2025, 11:5203.01.2025, 12:33
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Les autorités brésiliennes ont indiqué vendredi qu'une enquête était en cours pour «trafic international visant à l'exploitation» d'ouvriers chinois sur le chantier de construction d'une usine du géant de la voiture électrique BYD.

En début de semaine, le ministère public de l'Etat brésilien de Bahia (nord-est) avait annoncé qu'une série d'inspections menées depuis novembre avaient permis de «secourir» 163 ouvriers chinois travaillant dans des «conditions semblables à de l'esclavage» pour l'entreprise de bâtiment Jinjiang, sous-traitante pour le chinois BYD.

Le chantier en question est situé à Camaçari, à environ 50 km de Salvador, capitale de Bahia. BYD y construit actuellement sa plus grande usine de voitures électriques en dehors de l'Asie, visant une capacité de production de 150 000 véhicules par an.

Dans un communiqué conjoint envoyé à l'AFP vendredi, plusieurs organes publics brésiliens ont annoncé que le parquet fédéral avait «sollicité le partage des preuves recueillies pour que des mesures soient prises au niveau pénal».

«Un vaste ensemble de preuves recueillies durant des semaines d'inspection montre (...) que les 163 travailleurs ont été victimes de trafic international visant à leur exploitation pour du travail dans des conditions semblables à de l'esclavage», détaille ce communiqué.

Les enquêteurs ont évoqué des «conditions dégradantes»

Lors d'une audience en visioconférence jeudi, BYD et Jinjiang «se sont engagés à collaborer dans la protection» des ouvriers en question, acceptant qu'ils restent hébergés dans des hôtels «le temps que les négociations sur la rupture de leurs contrats de travail soient conclues», selon les autorités.

Les enquêteurs ont évoqué des «conditions dégradantes» dans lesquelles vivaient les ouvriers, dormant dans des dortoirs «sans matelas» et étant exposés sur le chantier «à une intense radiation solaire, présentant des signes clairs de problèmes de peau».

epa11760817 People visit the BYD stand at the Motor Show in Essen, Germany, 06 December 2024. The world fair for car tuning and racing takes place from 30 November to 08 December 2024. EPA/CHRISTOPHER ...
BYD fabrique des voitures électriques.Keystone

Le ministère public du travail de Bahia a fait état par ailleurs de soupçons de «travail forcé», les ouvriers venus de Chine s'étant vu «confisquer leurs passeports» et leur employeur «retenant 60% de leur salaire, dont ils recevaient les autres 40% en monnaie chinoise».

Contrat rompu

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine, Mao Ning a affirmé vendredi que Pékin a «pris note» de la situation et «accorde une grande importance à la protection des droits légitimes des travailleurs et exige que les entreprises chinoises opèrent conformément aux lois et réglementations en vigueur».

BYD avait annoncé lundi soir avoir «rompu avec effet immédiat» le contrat avec la filiale brésilienne de Jinjiang pour le chantier de Camaçari.

Cette entreprise de bâtiment a pour sa part rejeté les accusations des autorités brésiliennes jeudi, estimant dans une publication sur le réseau social Weibo qu'elles «portaient sérieusement atteinte à la dignité du peuple chinois». (jah/ats)

Il fonce en voiture dans une concession automobile
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