«Ce ralentissement temporaire dans le développement de la mobilité électrique, bien que décevant pour le secteur, était prévisible», écrit mercredi dans son rapport annuel l'association spécialisée Swiss eMobility.
Les ventes de voitures neuves électriques ont été inférieures aux attentes dès le premier trimestre.
«Le manque de volonté et de pression pour réduire davantage les émissions de CO2 et la situation toujours difficile des bornes de recharge à domicile freinent le développement du secteur», observe le directeur de Swiss eMobility Krispin Romang.
La Suisse reste à la traîne pour l'évolution des ventes par rapport aux marchés scandinaves et du Benelux par exemple mais aussi de pays comme le Portugal, qui la devance désormais.
Cependant, la voiture neuve la plus vendue en 2024 se révèle à nouveau être un modèle électrique, en l'occurrence la Tesla Model Y. Avec plus de 6500 ventes, elle a dépassé le niveau de l'année précédente.
Deux autres SUV électriques ont aussi bien marché: la Škoda Enyaq (2e place parmi les électriques, 11e au classement général) et la Volvo EX30 (3e électrique, 13e au général).
La multiplication des stations de recharge publiques s'est poursuivie. La Suisse en compte désormais près de 20 000, un niveau élevé en comparaison européenne.
Comme par le passé, la Suisse alémanique se montre plus favorable à la mobilité électrique. Les cantons de Zurich (24,9%), Soleure (24,1%) et Saint-Gall (23,7%) ont enregistré les pourcentages les plus élevés en termes de ventes. Au Tessin, le taux n'a pas dépassé 11,2%.
Pour les véhicules utilitaires, suite notamment à un changement de réglementation, la part de marché de l'électrique est tombée à 8,1% en Suisse, contre 9% en 2023. Renault est la marque électrique la plus vendue dans ce segment.
Les poids lourds électriques continuent en revanche de séduire. A la fin de l’année 2024, la part de marché des poids lourds et tracteurs à sellette électriques atteignait 11%.
Pour 2025, et pour l'ensemble du secteur, Krispin Romang, prévoit à nouveau une croissance du marché.
Il ajoute cependant que «la situation reste critique, notamment pour l'installation de bornes de recharge à domicile. L'accès aux stations de recharge pour les locataires et les propriétaires par étages reste limité, et les obstacles politiques n’ont toujours pas été levés». (ats/vz)