La détention du défenseur des baleines Paul Watson a été prolongée jusqu'au 18 décembre, a annoncé lundi la police groenlandaise. La justice attend la décision du gouvernement danois sur la demande d'extradition du Japon liée à son combat pour les baleines.
C'est lorsqu'il était alors en route avec son navire le John Paul DeJoria pour intercepter un navire-usine baleinier nippon flambant neuf que Paul Watson a été arrêté cet été.
C'est dans une autre affaire de chasse à la baleine, remontant à 2010, que le Japon demande son extradition, qualifiée de «politique» par ses défenseurs.
Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson est une figure emblématique de la lutte contre la chasse à la baleine.
Le ministère de la Justice danois, qui a consulté dans cette affaire la police groenlandaise et la direction générale du parquet, a indiqué à l'AFP qu'il rendrait sa décision concernant l'extradition «bientôt». Pour l'avocate de Paul Watson, Julie Stage, cette décision devrait intervenir «d'ici 14 jours».
Fin novembre, ses défenseurs ont exhorté le ministre danois de la Justice Peter Hummelgaard de refuser l'extradition. Si telle était la décision, «il n'y aurait plus de motif de détention et (Paul Watson) serait libéré», a expliqué la procureure en charge du dossier. Dans le cas inverse, ses défenseurs feraient appel.
Le Japon, qui a relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d'Interpol, l'accuse d'être co-responsable de dommages et blessures à bord d'un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d'une campagne menée par Sea Shepherd.
Dans le détail, le militant est poursuivi pour des blessures qui, selon l'accusation, auraient été infligées le 11 février 2010 à un marin du Shonan Maru 2 par une puissante boule puante contenant de l'acide butyrique, et pour l'abordage du même navire quatre jours plus tard.
Mi-septembre, ses avocats ont saisi le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l'environnement, dénonçant notamment le risque qu'il encourt de «subir (d)es traitements inhumains (...) dans les geôles japonaises». Selon eux, ce délit n'est pas passible de prison selon le droit groenlandais, ce que conteste le parquet de Nuuk. (ats/sia)