International
Economie

G7: impôt mondial minimum pour les multinationales et Gafam

epa09248882 G7 Finance Ministers pose for a family photograph at Lancaster House during the G7 Finance Ministers meeting in London, Britain, 05 June 2021. EPA/ANDY RAIN
Les membres du G7, ravis et à bonne distance sanitaire.Image: keystone

3 points pour résumer cette histoire d'impôt mondial des multinationales

La France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada et le Japon ont décidé d'un taux mondial d’imposition d’au moins 15% des multinationales.
05.06.2021, 09:2302.07.2021, 10:24
Plus de «International»

Depuis hier, à Londres, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada et le Japon sont réunis pour parler de l'imposition des grandes entreprises internationale. A l'issue de cette réunion – dite du G7 finance – un accord historique a été trouvé: un taux mondial d’imposition d’au moins 15% des multinationales.

Qui est principalement visé par cet accord?

Les pays du G7 veulent mettre fin à une concurrence fiscale dans le monde qui selon eux nuisent à tous à l'heure où les caisses des Etats ont été vidées par la pandémie. Les géants du numérique ont eux particulièrement bénéficié de la crise.

L'accord vise donc largement les grandes entreprises de la technologie, souvent américaines. Ces dernières paient des impôts dérisoires malgré des profits de dizaines, voire de centaines de milliards de dollars, en se domiciliant dans des pays où le taux d'impôt sur les sociétés est très faible ou nul.

«Dans une économie complexe, mondiale, numérique, nous ne pouvons pas continuer à compter sur un système fiscal qui a été largement conçu dans les années 20»
Rishi Sunak, ministre des finances britannique

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a d'ailleurs salué samedi «un engagement sans précédent» des ministres des finances du G7:

«Cet impôt minimum mondial va mettre fin à la course vers le bas de la taxation des entreprises, et apporter de la justice pour la classe moyenne et les travailleurs aux Etats-Unis et à travers le monde»

Une taxe à hauteur de 15%, c'est assez?

L'administration américaine avait d'abord évoqué un taux d'impôt mondial sur les sociétés de 21% avant de se raviser pour 15%, un niveau que la France considérait comme «un minimum», «un point de départ». Après la réunion, le ministre français des Finances Bruno Le Maire a dit:

«C'est un point de départ et dans les mois qui viennent nous allons nous battre pour que ce taux d'imposition minimal soit le plus élevé possible»
Bruno Le Maire

D'autres acteurs estiment également que l'accord ne va pas assez loin:

«Fixer un taux minimal mondial d'impôts sur les sociétés de seulement 15% est bien trop bas et cela fera peu pour mettre fin à une dangereuse course vers le bas sur l'impôt des sociétés et au vaste recours aux paradis fiscaux»
Gabriela Bucher de l'organisation non gouvernementale Oxfam

Quand est-ce que cet accord sera appliqué?

On ne le sait pas encore. Si l'annonce est historique, elle n'a pas valeur de loi. Les débats sur le sujet n'arrivent pas à leur terme.

Les membres du G20 (les 20 pays les plus industrialisés) se retrouveront en juillet prochain à Venise pour poursuivre les travaux engagés. Ensuite, les 138 pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) devront soutenir le texte, en principe d'ici à la fin de l’année.

World of watson: les différents types de relous en soirée
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Pourquoi UBS va devoir se transformer
L'intégration des structures de Credit Suisse au sein d'UBS progresse bien. Mais cette nouvelle grande banque n'atteindra sa vitesse maximale que si elle continue à se spécialiser. Cela pourrait avoir des conséquences pour les activités de crédit en Suisse.

UBS se porte de mieux en mieux. C'est ce que montrent les résultats commerciaux du troisième trimestre qui, pour la première fois depuis le rachat de Credit Suisse, peuvent être directement comparés à ceux de l'année précédente.

L’article