Le conseil de surveillance de Facebook, qui doit bientôt décider si Donald Trump peut revenir sur la plateforme ou non, a étendu ses pouvoirs de modération des contenus. Un signe que le groupe californien voit dans ce comité indépendant la solution à ces dilemmes éditoriaux. Mais de quoi parle-t-on?
Accusé depuis des années de censurer certaines voix ou au contraire de favoriser la désinformation, le harcèlement et les activités de groupes violents, Facebook a fini par créer ce conseil de surveillance composé d'une vingtaine de membres internationaux et indépendants, qui sont professeurs, juristes, journalistes ou encore défenseurs des droits humains.
Le conseil, entré en fonction l'année dernière, a rendu en janvier ses premières décisions, contraignantes pour Facebook. La plus attendue doit tomber d'ici la fin de la semaine: elle concerne l'ex président américain Donald Trump, banni de Facebook (et d'autres réseaux sociaux) après les émeutes du 6 janvier au Capitole.
L'instance «suprême» du géant des réseaux sociaux, qui examine et tranche les décisions disputées de retrait de contenus sur Facebook ou Instagram, va désormais se pencher aussi sur les publications laissées en ligne malgré des signalements.
Aux Etats-Unis, l'ostracisation numérique a été largement saluée comme regrettable, mais nécessaire par la société civile et de nombreux élus. Mais en Europe elle a aussi suscité des critiques d'associations et de dirigeants, comme la chancelière allemande Angela Merkel, inquiets du pouvoir des sociétés technologiques sur la liberté d'expression.
Mais pour certains observateurs, le rôle majeur de cette instance montre que Facebook se comporte de plus en plus comme un média qui doit prendre des décisions éditoriales, et non pas comme un hébergeur qui applique un règlement sans enjeux politiques. (ats/jah)