Coupés de leur famille et de leur culture, des «dizaines de milliers» d'enfants des communautés autochtones des Etats-Unis ont été assimilés de force, pendant 150 ans, dans des pensionnats gérés par l'Etat fédéral. Ils y étaient victimes de mauvais traitements, selon un rapport publié mercredi.
La ministre d'origine amérindienne présentait un premier rapport d'une centaine de pages sur le «système fédéral de pensionnats pour Indiens», un réseau de milliers d'écoles géré par le gouvernement ou des institutions religieuses entre 1819 et 1969. Il avait «un double objectif d'assimilation culturelle et de spoliation des territoires des peuples autochtones», selon un communiqué.
Le «système fédéral de pensionnat pour Indiens» a totalisé 408 écoles situées dans 37 Etats et territoires américains, dont 21 écoles en Alaska et sept à Hawaï, précise le rapport compilé par le bureau des Affaires indiennes:
Dans ces établissements, le règlement était souvent appliqué au moyen de punitions corporelles comme la flagellation, les coups et les entraves, ou encore le placement à l'isolement et la privation de nourriture, explique le rapport, ajoutant que les enfants plus âgés étaient forcés à punir les plus jeunes.
Des sites de sépultures, identifiées ou anonymes, ont ainsi été découverts près de 53 pensionnats. Environ 19 de ces établissements «comptent pour plus de 500 morts d'enfants amérindiens, natifs d'Alaska et de Hawaï», selon le rapport.
Le bureau va poursuivre son enquête pour déterminer le nombre total d'enfants ayant intégré ces écoles et le nombre total de sépultures dans le pays, puis identifier les enfants enterrés sur ces sites, a expliqué le ministre chargé des Affaires indiennes, Bryan Newland:
Deborah Parker, responsable au sein de l'organisation amérindienne NABS, qui enquête sur ces pensionnats, a affirmé qu'elle continuerait de se battre:
Le Congrès national des Amérindiens (NCAI), principale organisation des nations tribales, a salué un rapport qui «marque une nouvelle ère de prise de responsabilités du gouvernement fédéral». Mais, a-t-il ajouté dans un communiqué, il reste encore beaucoup à faire pour «la vérité, la justice et la réconciliation».
Deb Haaland a elle souligné avoir le soutien du président Joe Biden. «Nous avons un gouvernement et un président qui comprend parfaitement les devoirs des Etats-Unis envers les tribus indiennes», a-t-elle dit. (ats/jch)