Le président sortant Daniel Noboa a été déclaré vainqueur du second tour dimanche en Equateur par l'autorité électorale, mais sa rivale de gauche Luisa Gonzalez ne «reconnaît pas» les résultats et réclame un «recomptage des voix».
Selon les résultats non encore définitifs portant sur 92% des bulletins, M. Noboa devance largement Luisa Gonzalez 56%, contre 44%. Cette tendance, selon les chiffres de l'autorité électorale, s'est tôt dessinée. Le dépouillement partiel portant sur 45% des bulletins de vote donnait déjà un avantage similaire à M. Noboa.
«Je refuse de croire qu'il existe un peuple qui préfère le mensonge à la vérité (...) nous allons demander un nouveau décompte et l'ouverture des urnes», a déclaré à Quito la dauphine de l'ancien dirigeant socialiste Rafael Correa (2007-2017), figure clivante en Equateur.
M. Noboa, 37 ans, qui avait remporté de justesse le premier tour en février, n'a pas fait de commentaires et attendait les résultats dans son fief sur la côte Pacifique, au terme d'une campagne électorale dominée par la question de lutte contre les gangs de trafiquants de drogue et la violence dans le pays.
Selon le CNE, 84% des 13,7 millions d'électeurs appelés aux urnes dans ce scrutin obligatoire se sont rendus dans les bureaux de vote gardés par des milliers de militaires et policiers.
A l'issue du premier tour en février, où moins de 17 000 voix séparaient les deux candidats, Daniel Noboa a dénoncé de «nombreuses irrégularités», des soupçons rejetés par les observateurs internationaux présents sur place.
Luisa Gonzalez a pour sa part accusé le gouvernement «d'actions désespérées» visant à manipuler les procès-verbaux de l'élection.
«Nous devons rejeter fermement le discours sur la fraude, les accusations sans preuve non seulement nuisent à cette institution, mais minent également la confiance envers la démocratie elle-même», a averti dimanche la présidente du CNE, Diana Atamaint.
Luisa Gonzalez, avocate de 47 ans, aspirait à devenir la première femme à diriger le pays. Elle avait déjà perdu en octobre 2023 face à M. Noboa, alors surprise du scrutin convoqué par son prédécesseur Guillermo Lasso.
Ces dernières années, le pays andin de 18 millions d'habitants a connu une transformation brutale.
Ses ports sur le Pacifique, son économie dollarisée et sa position entre Colombie et Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, ont fait de l'Equateur une plaque tournante du trafic de drogue.
La guerre entre cartels a conduit à l'assassinat d'un candidat à la présidence en 2023, à la prise de contrôle de prisons par des groupes criminels et à une attaque armée début 2024 contre une chaîne de télévision. Tout cela dans une économie endettée et chancelante.
Autrefois considéré comme une oasis de tranquillité dans une région troublée, l'Equateur a connu en 2025 le début d'année le plus sanglant de son histoire récente: chaque heure, une personne est tuée. (ats)