Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Valence en fin de journée samedi. Ils ont scandé des slogans dont «Ils ne sont pas morts, ils ont été assassinés».
«Ta négligence est notre malheur» ou encore «seul le peuple sauve le peuple», pouvait-on lire sur les banderoles de cette manifestation organisée à l'appel d'organisations locales et syndicales dans la région de loin la plus touchée par les inondations destructrices du 29 octobre, qui ont fait au total 230 morts.
Le 9 novembre, quelque 130 000 personnes avaient déjà manifesté à Valence, troisième ville d'Espagne, pour exiger la démission du président, et dénoncer la gestion de l'urgence par le gouvernement central du socialiste Pedro Sánchez.
Paiporta est l'épicentre de la catastrophe.
Les pluies torrentielles ont fait 222 morts dans la seule région de Valence, et quatre disparus, en plus de dégâts matériels estimés à plusieurs millions d'euros.
En Espagne, pays très décentralisé, la gestion des catastrophes est une compétence des régions, mais le pouvoir central peut fournir des moyens et même assumer l'urgence dans les cas extrêmes.
Les sinistrés reprochent à l'exécutif régional de ne pas avoir prévenu les habitants suffisamment à l'avance du danger des pluies torrentielles qui avaient commencé dès le matin du mardi fatidique. Et d'avoir tardé à déployer des secours dans plus de 70 communes.
À 20h11, les manifestants ont de nouveau fait sonner leurs téléphones portables, criant «assassins, assassins!». C'est l'heure à laquelle les autorités valenciennes ont envoyé l'alerte à la population pour prévenir du danger, plus de douze heures après l'alerte rouge émise par l'Agence météorologique nationale et alors que les crues inondaient déjà de nombreuses zones.
Vendredi soir, un mois jour pour jour après les inondations, des rassemblements avaient eu lieu dans plusieurs des communes touchées, à l'appel d'organisations locales, de syndicats et d'associations. (ats/vz)