L'incendie qui a ravagé un immeuble d'habitation à Valence, dans le sud-est de l'Espagne, a fait au moins dix morts, selon un nouveau bilan publié vendredi. Les autorités continuent à chercher dans les décombres d'éventuelles autres victimes.
«Nous pouvons confirmer que lors d'une première inspection (des lieux), la police scientifique a localisé dix corps» au total, a dit à la presse la préfète Pilar Bernabé. Le précédent bilan de ce sinistre, l'un des plus graves de ces dernières années en Espagne, était jusqu'alors de quatre morts. La confusion régnait, en revanche, sur le nombre de personnes qui pourraient être encore disparues.
Pompiers et membres de la police scientifique ont commencé à la mi-journée à passer au peigne fin les décombres de l'édifice, totalement calciné. L'extrême chaleur régnant dans le bâtiment les avait empêchés pendant de longues heures de pouvoir y pénétrer.
Slava Honcharenko, une Ukrainienne de 31 ans, connaît plusieurs familles ukrainiennes vivant dans l'immeuble et relogées depuis jeudi soir dans un hôtel. «Nous sommes très mal, nous savons ce que c'est que de perdre son domicile, car nous l'avons vécu il y a deux ans en Ukraine», non loin de l'édifice d'où s'échappent encore des volutes de fumée.
D'après le président de la région de Valence, Carlos Mazón, 15 personnes ont été prises en charge jeudi pour des blessures de degrés divers, dont sept pompiers, mais leur pronostic vital n'est pas engagé.
«C'est comme si on avait jeté de l'essence» sur l'édifice, a abondé Sergio Pérez, chauffeur de 49 ans. En visite sur les lieux, le Premier ministre Pedro Sanchez a fait part de son «empathie» et de sa «solidarité avec les victimes».
Plusieurs experts ont mis en cause le rôle d'un matériau utilisé comme isolant sur la façade dans la propagation des flammes, comme lors de la tragédie de la tour Grenfell de Londres en juin 2017, dans laquelle 72 personnes avaient perdu la vie.
Esther Puchades, numéro deux de l'Association régionale des ingénieurs industriels (COGITI), a pointé, dans les médias, la présence de polyuréthane, très inflammable, dans les panneaux utilisés sur la façade ventilée de l'immeuble. D'autres ont plutôt évoqué la présence de polyéthylène, comme dans le cas de la tour Grenfell.
Trois jours de deuil ont été décrétés à Valence, dont les autorités locales ont annoncé des aides de plusieurs milliers d'euros pour les familles sinistrées. La mairie a aussi annoncé qu'elle mettrait à leur disposition 131 appartements dans un immeuble qu'elle vient d'acquérir. (ats/jch)