Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel israélien. C'est ce qu'a révélé une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias. Appelé «Pegasus», le logiciel offre un accès étendu aux données du smartphone espionné.
Stop what you're doing and read this. This leak is going to be the story of the year: (LINK: https://t.co/zhC0LN4TlC) pic.twitter.com/doo4HDDzxt
— Edward Snowden (@Snowden) July 18, 2021
Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s'il est introduit dans un smartphone, permet de récupérer des informations telles que:
L'entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d'une surveillance potentielle.
Cette liste inclut les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d'entreprise... selon une analyse menée par 17 rédactions.
Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l'objet d'une expertise technique dans un laboratoire d'Amnesty International.
Elle a confirmé une infection ou une tentative d'infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les compte-rendus publiés dimanche.
Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite.
Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s'ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l'Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d'employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.
(ats)